Un volcan sensuel s’est réveillé chez Nadège

Publié le 19 août 2022
Les tragi-comiques péripéties de la famille Schinken Pochon ///// A Saint-Domingue, Nadège a rencontré un jeune homme plein d’ardeur. Mais si les socialistes lausannois savent lutter fermement contre la mendicité, au sein de la famille, les choses se compliquent: Prune déprime et Simon-Pierre se gratte, quant au père, bien que de gauche, il s’effondre.

Les socialistes savent se montrer raisonnables. Je ne parle bien sûr pas de Jacques-André qui ne fait que pleurer depuis mon retour de vacances. Non, je parle des socialistes lausannois, ceux qui sont à la tête de la ville depuis des décennies. Obligés de renoncer à l’interdiction totale de la mendicité dans la capitale vaudoise, ils vont aujourd’hui rendre la vie la plus dure possible à ces nuisibles mendiants originaires de Roumanie. Comme quoi, quand on veut, on peut, même à gauche.

C’est comme pour les réfugiés venus d’Ukraine: les misères de la guerre ne sont pas une excuse pour laisser leurs chiens faire leurs besoins partout chez nous. Le canton de Vaud a ainsi sous-titré en ukrainien le panneau qui montre un chien en train de déféquer barré d’un trait rouge. J’espère que les socialistes lausannois vont penser à traduire en ukrainien toutes les interdictions de mendier qui s’appliquent à Lausanne. Parce qu’entre le statut de réfugié et celui de mendiant, la différence est ténue.

A Saint-Domingue, pendant les vacances, j’ai rencontré Pedro. C’est un jeune homme qui vend des noix de coco sur la plage et danse merveilleusement bien. Il a réveillé en moi un volcan depuis longtemps éteint, réalimenté une source tarie, ouvert une porte close. Sa peau a la couleur du chocolat, son amertume épicée, son effet bienfaisant. J’en ai été enivrée, il m’a conquise, je n’avais jamais connu une telle jouissance. La différence d’âge n’a pas d’importance pour lui, alors pour moi non plus.

Les enfants m’inquiètent un peu. Prune est venue manger à la maison avec Theoa.x, qui s’est rasé la tête et ne se maquille plus. Le voilà plus viril, mais il parle mal à ma fille et lui claque de temps en temps les fesses. Ça fait du bien à cette idiote, mais restons vigilants… Simon-Pierre, lui, est couvert de vilains boutons. Ma crainte est qu’à force de passer ses journées avec les White Falcons dans le sauna de Kevin, il ait attrapé la variole du singe. Comment aborder cette question avec lui?

Des prix augmentent, à cause de la guerre en Ukraine. Pourquoi Simon-Pierre continue-t-il d’admirer Vladimir Poutine – c’est peut-être ça qui lui donne des boutons. Nous, on s’en fiche un peu, que le prix des melons augmente, ou celui de l’essence. Mais les pauvres? Mon amie Yvonne dit qu’ils n’ont qu’à prendre le train s’ils ne peuvent plus faire le plein de leur voiture et boire du vin rouge pour les vitamines. C’est vrai que s’ils ne conduisent plus, un peu d’alcool ne peut pas leur faire de mal.

Jacques-André se doute de quelque chose pour Pedro. Il gémit derrière la porte de la chambre à coucher et quémande une relation charnelle. Ses camarades socialistes pourraient-ils lui expliquer que la mendicité est un fléau?


Les épisodes précédents

La bonne résolution de Jacques-André 

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Prune se cherche un genre 

La révolte bout chez Simon-Pierre 

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