Orson Welles, grandeur et démesure d’un créateur libre

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Enfant prodige déjà, Orson Welles brille dans une école de luxe du Wisconsin, encouragé par de richissimes parents séparés. Il perd tôt sa mère puis, peu après, son père, avec qui il fit son premier voyage en Europe. Avec sa petite caméra, à dix-sept ans, il réalise un essai de dix minutes sur Docteur Jekyll et Mister Hyde. La marche vers le triomphe de Citizen Kane (1941), référence absolue dans l’histoire du septième art, fut épique. Un combat face aux producteurs de Hollywood qu’il voua aux gémonies toute sa vie. Ces tyrans du format stéréotypé qui détestent la création novatrice et débridée, qui vont jusqu’à mutiler un film après le tournage, au moment du montage. Or Welles réinvente le cinéma. Utilise une focale au grand angle peu usuelle alors, qui élargit le champ, rend tout objet ou personnage plus présents. Le récit n’est jamais linéaire, passe de l’outrance à la suspension, de la parole à la suggestion. Il ne travaille qu’avec ses opérateurs et moniteurs préférés, refuse ceux qu’on veut lui imposer.
L’industrie hollywoodienne le prend en grippe. Il s’en échappe pour un temps grâce au théâtre. En 1936, il révolutionne la scène new-yorkaise en montant la pièce Voodoo Macbeth au Lafayette Theater à Harlem — avec une troupe entièrement noire, dans un contexte caribéen, ce qui remporte un immense succès critique et public. Un an plus tard, il monte Shakespeare en France et en Italie. Entre chaque création, il traverse maints déboires. Il tente une percée au Brésil,...
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