Le trio des va-t-en-guerre aux poches trouées

Publié le 29 août 2025
L’Allemand Merz, le Français Macron et le Britannique Starmer ont trois points communs. Chez eux, ils font face à une situation politique, économique et sociale dramatique. Ils donnent le ton chez les partisans d’affaiblir la Russie par tous les moyens au nom de la défense de l’Ukraine et marginalisent les Européens qui misent sur la voie diplomatique. Ils font leur possible pour faire taire les opinions et les informations qui contrarient leur récit.

Le pire se joue à Paris. Selon toute vraisemblance, dès le 8 septembre, la France n’aura plus de gouvernement, le malheureux Bayrou quittant la barque faute de la confiance du Parlement. Le 10 septembre s’annonce une vague de manifestations de colère sociale, promises à des débordements. Comme par hasard, ce même jour, Macron convoque une réunion au Conseil de défense, un organisme militaire, pour combattre la «désinformation» sur les réseaux sociaux. Que mijote-t-il? Activer l’article 16 de la constitution et prendre ainsi des pouvoirs exceptionnels, hors du Parlement? En tout cas, il se pose déjà en chef de guerre, rêvant d’envoyer tôt ou tard des troupes en Ukraine. Alors même que les Français ne sont pas chauds du tout à cette idée. Alors même que le problème numéro un du pays, c’est l’abîme de la dette publique. Le seul versement des intérêts dépasse le budget de l’éducation nationale ou celui de la défense. Ce grand écart entre le déclin dramatique de l’économie et l’ambition belliciste ne sera pas tenable longtemps. Mais «Kéké rose», comme les insolents le désignent sur les réseaux, n’en a cure. Il ne songe qu’à sa gloire personnelle. 
L’Allemagne a mieux à faire que se préparer à la guerre
Lors de l’humiliante rencontre à la Maison Blanche, Trump ironisa sur la teinture des cheveux de Macron et le bronzage de Merz. Celui-ci ne passe pourtant pas un bel été. Sa coalition gouvernementale part à hue et à dia. L’opposition de l’AFD grimpe dans les sondages. Le chancelier énumère lui-même les soucis de l’Allemagne. Troisième année de récession, des centaines d’entreprises qui ferment ou partent aux Etats-Unis. Toujours plus de chômage, de pauvreté, de colère populaire. C’est clairement dit: «L’état actuel de l’économie ne peut plus financer notre système social». Dan...

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