Ecrivaine, éditrice et engagée pour l’Ukraine

Publié le 3 octobre 2025
Marta Z. Czarska est une battante. Traductrice établie à Bienne, elle a vu fondre son activité avec l’arrivée des logiciels de traduction. Elle s’est donc mise à l’écriture, puis à l’édition à la faveur de quelques rencontres amicales. Aujourd’hui, elle s’engage de surcroît pour le déminage du pays fracassé. Fête en vue pour cette cause le 4 octobre à Tramelan, organisée par Frédéric Guerne, directeur de la Fondation Digger, ainsi que par les écoles du Grand Chasseral et de Bienne.

L’occasion de se plonger dans le premier roman de cette Polonaise arrivée à son jeune âge en Suisse avec ses parents. Trouvaille: le personnage de Zofia, très proche de l’auteure, se couche le soir du 1er décembre 2019, à l’âge de 44 ans, et se réveille… le matin du 2 décembre 1984. Redevenue toute jeune fille, vue comme telle par sa famille et ses camarades, mais chargée de l’expérience et du savoir de l’adulte qu’elle est devenue en réalité. Ce jeu entre les faces du souvenir, le choc des épisodes de vie successifs, devient troublant et révélateur de l’environnement social. S’il est un livre qui décrit subtilement la difficulté de débarquer dans un pays loin du sien, c’est bien celui-ci. De la Pologne à la Suisse, à Bienne de surcroît, où l’on parle le français, l’allemand et le schwyzerdütsch. Zofia jongle d’une langue à l’autre et l’on comprend comment Marta eut envie de devenir traductrice. L’ouvrage va plus loin. Ces allers-retours dans le temps nous amènent à nous poser la question: quelles résurgences de l’enfance, reconnues ou pas, dans notre vie d’aujourd’hui? Comment nous débrouillons-nous avec le méli-mélo des époques? Et tout cela à travers des pages attrayantes, une écriture claire et directe.
Puis Marta rencontra l’ex-diplomate Jean-Daniel Ruch, qui lui tendit un roman de sa plume sous le pseudonyme de Daniela Catin, Samira au pouvoir. Un récit fantasque, si proche pourtant de la réalité helvétique. Elle décida de le publier. Et fit de même avec l’ouvrage du Neuchâtelois Jean-Luc Oesch, fasciné par le jeu de go, connaisseur de la Chine, arpenteur du monde: Seul avec Marija. Un diplomate lui aussi, tenaillé par la littérature.
Mais attention: chaque exemplaire de ces livres est fabriqué à la demande, avec une retenue de 5 francs pour l’Ukraine. A commander...

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