Lisez voir à l’Elysée

Laia Abril, « Delicate hands » de la série « On mass hysteria », 2023. © Laia Abril, courtesy Galerie Les Filles du Calvaire
Des textes sont disposés un peu partout, accrochés à des portes-documents le long des murs peints en noir, parfois sous forme d’essais que le visiteur doit éplucher. D’autres textes sont imprimés à même les murs. Seules quelques images sont disposées çà et là, recouvertes pour beaucoup de phrases – en anglais. Le contenu de ces textes et de ces images se retrouve sur un féminisme militant et sur une critique historique du traitement des femmes dans le cadre de ce que les cliniciens dénommaient autrefois «l’hystérie». Ce féminisme-là – il en existe d’autres – ne me concerne qu’à la marge, en tant que représentant d’une classe d’âge qui a fait ses choix depuis trente ans. Voilà une question de jeunes – Laia Abril a moins de 40 ans – pour les jeunes et qui doit être résolue par les jeunes. Et en dépit de certains excès, cette cause n’a jamais provoqué chez moi que de la sympathie.
Ce qui n’a pas rencontré ma sympathie, en revanche, c’est que l’on exige de moi, non pas que je regarde, ou que je contemple, mais je lise. C’est une tendance croissante dans les musées, et je la déplore. J’aime lire, j’aime découvrir une parole qui me force à mettre pied à terre. Mais je ne vais pas au musée pour lire. C’est presque le contraire: j’y vais pour ne pas lire, et pour offrir à mes yeux l’occasion d’exercer leur fonction première sur des objets qui, grâce à eux, provoqueront chez moi des émotions, et non pas...
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