La Russie est en train de faire le deuil de l’Europe

Moscou, décembre 2022. – © Guy Mettan
La première chose qui frappe les visiteurs étrangers, devenus rares depuis le 24 février 2022 et donc très courtisés par des Russes avides de savoir ce qu’on pense d’eux en Occident, est la quasi normalité de la vie quotidienne. A lire et à écouter nos médias, on a l’impression que les Russes vivent en état de siège et qu’ils passent leur temps à tenter de survivre à nos impitoyables sanctions économiques, à digérer leurs défaites militaires et à enterrer les innombrables morts que leur infligeraient les Ukrainiens victorieux. Il n’en est rien.
Dans les grandes villes, les rues regorgent de lumières et de décorations de Noël, les patinoires et les marchés de plein air sont pris d’assaut malgré le froid et la neige, les avenues sont toujours aussi encombrées de colonnes de 4X4 qui cherchent à se frayer un chemin dans les bouchons. Une atmosphère qui tranche avec les airs de Blitz de nos villes sans décorations, aux vitrines ternes et privées d’éclairage public par le couvre-feu imposé par la pénurie d’énergie.
Cette normalité de la vie quotidienne est confirmée par les statistiques économiques qui montrent que le recul du PNB russe se limitera à 2,5-3% pour l’année 2022, soit moins que la perte enregistrée en 2020, lors de la première année de la crise du Covid. C’est à peine si, çà et là, on remarque des boutiques fermées, essentiellement des marques de luxe, et des affiches appelant à soutenir les soldats combattant en Ukraine, seul rappel qu’une guerre...
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