Denis Grozdanovitch en état de poésie

© Andreas Weith
Pourquoi aurions-nous encore besoin de poésie, nous qui avons tout, tout de suite et à portée de main? D’ailleurs, la poésie ne se vend pas, disent les éditeurs et les professionnels des livres. Grâce de l’inutile? Ce n’est pas seulement cela. Il s’agirait plutôt d’une éthique, que Denis Grozdanovitch, auteur des petits riens, grand consignateur de détails et lecteur à l’érudition inégalable, met lui-même en pratique. Cette Gloire des petites choses, davantage que ses essais précédents encore, tels La Puissance discrète du hasard ou La Vie rêvée du joueur d’échecs, est un viatique pour qui voudrait cheminer dans notre monde moderne sans y perdre la vue pour le vol des grues, l’ouïe pour les voix inaudibles, le goût, l’odorat et le toucher pour frôler la profondeur des surfaces.
Cela vous est-il arrivé? Lors d’un diner, par une claire soirée d’été, vous admirez le lever des étoiles et vous vous demandez si les autres convives, absorbés dans leur conversation sur la politique, l’économie, la guerre, y sont vraiment insensibles. Ou si chacun, à part soi, ne se ferait pas la même réflexion. Nul besoin d’avoir avalé des sonnets et des stances au kilomètre pour se retrouver dans ces moments de grâce, le commencement et sûrement l’essence de la poésie.
C’est une note de Georges Haldas, écrivain et poète genevois, qui souffle à Grozdanovitch le titre de son essai. Placée en exergue, la citation contient en germe tout un monde: «Ce sont les choses imperceptibles – les impondérables – qui nous relient...
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