Publié le 23 septembre 2022

Narva (Estonie). – © Michel Finsterwald

Narva, mer baltique, frontière russe. Population essentiellement russophone en pays estonien, architecture triste, ambiance morose. Il ne cesse de pleuvoir, à vous faire regretter la sécheresse. Mais les gens sont chaleureux. Peureux mais chaleureux.

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Les gens de Narva

Oleg me le dit carrément, il a ouvert un bar à sushis en plus de son boulot d’informaticien pour voir des gens qui sourient. Je lui en sers un large, lui dis que ses sushis sont une merveille, il fond. Oleg est un archétype de Narva. Son grand-père, Vladimir, vint de l’oblast de Tver, entre Moscou et Saint-Pétersbourg, pour construire une usine hydro-électrique. C’était alors une politique de peuplement libre et choisie, comme celle de tous les immigrés venus construire nos barrages et dont les descendants sont aujourd’hui Suisses, bien Suisses, souvent plus suisses que les Suisses; mais ils savent bien qu’ils ont une racine ailleurs, une part de sensibilité autre, et c’est une richesse. A la troisième génération, Oleg est Estonien, vrai Estonien… mais se sent quand même encore un peu Russe. Difficile à vivre de nos jours? pas pour lui. Oleg ne comprend pas qu’au XXIème siècle, on en soit encore à se faire la guerre, mais il n’a pas la moindre crainte pour sa ville, Narva, à l’abri grâce à l’OTAN et à l’Union européenne.

Tatjana, elle, est terrorisée. Elle est sûre que les Russes vont débarquer. Et, me dit-elle, tous les habitants de Narva partagent ses craintes. Tatjana est esthéticienne. Tatjana aime bien la vie qu’elle mène, mais ses amis ne sortent plus, ils économisent de peur de manquer. Alors elle se sent un peu seule ce soir au bar à parler avec son iPhone, mais l’alcool accompagne sa solitude, sans excès… et l’amène à bien vouloir répondre à mes questions. Elle chancelle à peine et quand elle ne trouve pas un mot d’anglais, ses doigts ne ratent pas une touche de son clavier tactile. Ainsi elle me dit qu’elle a peur de «l’hiver…?», son traducteur lui glisse vite fait bien fait quand elle tape «следующий»: l’hiver «prochain». Tatjana n’a pas peur du manque de gaz, elle a peur de ne pas pouvoir se le payer. Parce que les prix ont doublé, triplé… le mauvais côté du capitalisme. Tatjana est d’origine russe elle aussi. Sa tante, Elena, vit à Ivangorod, de l’autre côté du fleuve – en Russie donc –, et elle ne l’a pas vue depuis trois ans. Je flaire un drame de la séparation forcée et je lui demande: «- Problème politique? de frontière? – Non Micha, pas du tout. Tu sais, des fois on n’a tout simplement plus grand-chose à se dire dans les familles. Ici aussi.» Je souris. 

Vlada est cuisinière au Sushi bar. Je l’attrape à la sortie de son service. Elle me répond volontiers. Elle non plus ne comprend pas la guerre. «Les gens sont magnifiques, ici comme ailleurs. Ça n’a pas de sens tout ça!» Dans ses paroles, je retrouve ma jeunesse, génération Peace and Love. Touchant. Vlada est une belle rouquine robuste au cœur tendre. Elle rêve de Tallinn… où il se passe des choses. Pas comme ici. Vlada ne craint pas la vie, ne craint pas la mort, elle est.

Ces interviews furent improvisées. J’avais mon Moleskine, mais pas mon appareil photo. Tous m’assurent qu’ils seront là demain pour un shooting. Mais le lendemain, Tajana ne se montrera pas, Vlada non plus, elle a pris congé pour le soir. Seul Oleg posera, bravement, avant de filer à l’anglaise.

Quant à Natascha (prénom d’emprunt), réceptionniste à l’hôtel où je loge, elle me confie qu’elle habitait à Saint-Pétersbourg avant de venir à Narva, il y a une dizaine d’années. Elle est venue, me dit-elle, pour suppléer au manque de main-d’œuvre en Estonie. Je suis un peu étonné qu’une fille belle, manifestement intelligente et parlant parfaitement l’anglais, quitte Saint-Pétersbourg pour venir s’enfermer dans ce qu’on peut quand même considérer comme un trou en comparaison de la grande ville russe. Je m’apprête à le lui demander, mais elle a déjà le nez dans un classeur: «Je suis désolée… beaucoup de travail. Revenez cet après-midi.» Le nez replonge dans le classeur quand je me présente l’après-midi: «Toujours beaucoup de travail, désolée. Mais vous pouvez interviewer les autres… ils ont du temps, eux. – C’est votre histoire qui m’intéresse Natascha, le passage de Saint-Pétersbourg à Narva, vos motivations.» Elle me glisse alors, comme une excuse pour se dédouaner de son ancienne vie russe: «Mais vous savez, quand même, je suis née en Estonie.» Je n’en saurai pas plus. Elle me dit de revenir jeudi, elle me dit qu’elle aura plus de temps, jeudi. «A quelle heure? – Je commence à 8 h. – Alors je serai là, à 8 h.» Jeudi matin, 8 h, je trouve un barbu à sa place. «En quoi puis-je vous aider? – Je voudrais voir Natascha. – Natascha n’est pas là, puis-je faire quelque chose pour vous? – Non, c’est personnel, elle m’avait dit de passer jeudi. – Désolé Monsieur, mais Natascha ne travaille jamais le jeudi.»

De gauche à droite, Oleg, Tatjana, Vlada, Natascha et Gissur. © MF

Alors, Natascha qui ne se montre pas, taupe du Kremlin? non, son refus aurait été plus subtil, manipulateur. Agent de Kompromat? Sans doute pas, pfff… elle n’a même pas tenté de me séduire! Non, c’est tout simplement, comme tous ici, la prudence de ne pas s’exposer. Malgré l’envie de parler. Un journaliste ukrainien sur zone de guerre (à Kherson) déclarait récemment: «Je suis peut-être trop parano, mais par les temps qui courent, seuls les paranoïaques survivent.» 

De mon côté, je pose un peu beaucoup de questions, il va être temps pour moi d’aller voir ailleurs si j’y suis. Mais avant de partir, encore une question à deux solitaires du petit-déjeuner. L’hôtel est plein et j’ai envie de savoir ce qui les amène à Narva, bout du monde européen, 66’000 habitants. Lui, Gissur est Islandais. Il m’apprend qu’il y a ici même, en ce moment, un festival d’opéra, à la Kreenholm Manufaktuur, immense manufacture de textile datant de l’empire russe (fondée en 1857) et reconvertie en lieu de culture. Il est ténor. Gissur parle volontiers, il n’a rien à craindre. Elle, Assya, est Russe. Elle s’excuse de ne pas pouvoir me parler. «Vous comprenez…» Mais au bout d’un moment, elle n’y tient plus, s’enhardit, et me glisse comme une confidence, si bas que j’ai de la peine à comprendre: «C’est de plus en plus difficile à la frontière. De moins en moins d’autobus et de plus en plus de gens qui veulent partir.» Puis elle me donne quelques chiffres inaudibles tant elle parle bas, débit hâché, fort accent slave. Pas facile à capter. Mais pas de regret, ils sont de toute façon invérifiables. Et son attitude en dit plus que ses chiffres.

Il faut bien dire que dans ma quête, je ne cherche pas une vérité, ni des vérités, je me contente de prendre le pouls des autochtones. Ce qu’ils me disent n’a pas d’intérêt objectif en soi, mais par contre un intérêt certain en tant que c’est ce qu’ils veulent communiquer. Et même s’ils déguisent ou déforment leur vision des choses, c’est ainsi qu’ils veulent les présenter. C’est la seule chose dont on soit sûr.

Les Aliens

Oleg, dans sa verve initiale, m’a parlé des Aliens. L’Estonie, m’a-t-il dit, est peuplée principalement d’Estoniens – rien d’étonnant –, de Russes – logique, on appelle ça la politique de peuplement –, mais plus étrange, d’Aliens. Et quand on dit Aliens, il s’agit de leur dénomination officielle, avec passeport à la clé! Une vraie identité. A la fin de la guerre, en 1945, tous les habitants vivant sur sol estonien, qu’ils soient russes ou sans-papiers, ont pu avoir accès à la nationalité estonienne… pour autant qu’ils maîtrisent un minimum la langue et aient de vagues connaissances en histoire. Le gouvernement estonien voulait mettre de l’ordre dans le fatras de populations qui habitait la république nouvelle. Certains échouèrent au «test estonien», d’autres refusèrent de s’y plier. Ils restèrent apatrides. Nombreux, très nombreux. Mais il fallait bien les répertorier pour les intégrer. C’est à cette occasion que fut créé ce fameux «passeport Alien», outil de contrôle des populations et des déclarations fiscales. Ils sont encore presque 100’000 à vivre sous cet étrange statut.

Passeport d’Alien en Estonie. DR

Avant de quitter Narva, je vais encore saluer le joueur d’échecs. Sur la place centrale, ce bronze que vous avez déjà vu en photo de tête d’article attend son adversaire. Il espère un nouveau Karpov, qui ne viendra pas. Il fut un temps où l’on se mesurait à ses adversaires par l’intelligence tactique. Ce temps est révolu. Aujourd’hui, les néoautocrates préfèrent la brutalité des bombes à la subtilité du mouvement des chevaux. On rase tout pour placer son roi sur l’échiquier dévasté. Je lisais récemment dans un article (Le Monde, 30.08.2022) sur la mort de Gorbachev, qu’un des problèmes auquel il dut faire face était que les usines militaires produisaient plus de missiles que, le reste de l’industrie, des chaussures. Evidemment, il est dès lors plus simple et moins coûteux de les balancer sur le pif de ceux qui sont d’un autre avis que vous, que de les recycler pacifiquement mais coûteusement.

Les bombes remplacent les chevaux. © M.F.

Après trois jours, enfin je quitte Narva, trois jours de pluie, continue.

Entre Narva et Kaliningrad, sur plusieurs centaines de kilomètres de côtes, une chose me frappe: on ne voit jamais (ou presque) la mer. Dans un premier temps, contrarié, je rouspète. Je me la fais franchouillarde, Kicèkcékons qui m’empêchent de longer MES côtes, qui m’empêchent de voir MA mer. Parce qu’elle n’est pas bien loin, la mer, à peine à 2 ou 300 mètres… derrière un rideau de forêt, un rideau de bois. Dans un deuxième temps, curieux, je cherche les causes d’une telle situation. Un panneau au cap Kolka me donne la solution, confirmée par des recherches postérieures: du temps de Staline, l’accès à la mer était interdit. Trop peur que ces Baltes qui ont du sang de viking dans leurs veines s’évadent de la prison URSS par la mer s’ils ont accès aux côtes. Alors les chemins sont intérieurs, restent intérieurs. Pas loin de l’eau, mais assez pour qu’on ne la voie pas. Ne pas rendre visible la tentation. Les régimes changent, les tracés des routes restent. Mais voyons plutôt le bon côté des choses: on se plaint du bétonnage outrancier de notre littoral à nous et on se plaindrait aussi quand la nature est intacte ailleurs? Allons, allons, un peu de cohérence Micha.

Littoral baltique sous Staline (sur un panneau de cap Kolka). © M.F. 

Et maintenant, venons-en à la fin du parcours balte:

Kaliningrad et le corridor Suwalki, une grenade dégoupillée…

… mais une grenade qui n’est sans doute qu’un pétard mouillé. 

Si Narva est adossée à un mastodonte qui fait 31 fois la France, l’enclave russe de Kaliningrad a une superficie d’à peine un tiers de celle de la Suisse. Pas de quoi faire peur à un moineau, sauf que Kaliningrad est surarmée, nucléarisée, et prétexte possible d’une présence militaire russe en Lituanie – par la force s’il le faut – déclencheuse de confrontation potentielle avec l’OTAN. 

Après la Seconde guerre mondiale, Staline a obtenu comme réparation de guerre que la Prusse cède sa capitale du nord, Königsberg. Königsberg, un port où les eaux de la Baltique ne gèlent pas. Précieux. Staline n’a gardé de cette ville que son initiale, «K», en la renommant Kaliningrad. Il n’a gardé aucun Allemand, les remplaçant tous par des Russes. Tant que l’Union Soviétique existait, pas de problème apparent, mais lorsque les pays Baltes ont déclaré leur indépendance en 1991, Kalinigrad fut séparée de la mère patrie par la terre. Un couloir de transit de trains, verrouillé, cadenassé, barbelé, fut mis en place. Comme un cordon ombilical. Mais aujourd’hui, au nom des sanctions prises contre la Russie, la Lituanie contrôle les contenus en transit, et ne laisse pas tout passer. Et ça, les Russes – et Poutine le premier d’entre eux –, n’appécient pas du tout. Mais alors pas du tout!

Le corridor Suwalki – du nom de la plus proche ville polonaise –, désigne cette courte distance qui sépare Kaliningrad de la Biélorussie en longeant la frontière polono-lituanienne. Par extension, on parle du corridor Suwalki aussi pour l’espace de transit des trains parallèle à cette frontière. Ces trains quittent l’enclave de Kaliningrad à Kybartai et entrent en Biélorussie à Kena.

Corridor Suwalki et transit de trains entre Kalinigrad et Moscou. Source: Le Monde, 03.05.2022.

La question sur certaines lèvres est de savoir si Poutine, contrarié, voudra s’engager dans un contrôle par la force de ce couloir, prétextant la mise en danger de l’intégrité de la Russie et la préservation de ses habitants enclavés au bord de la Baltique. Oserait-il affronter l’OTAN au nom de sa guerre Sainte par lui baptisée opération spéciale? Personne ne le sait vraiment. Mais on sait qu’il est affaibli par une guerre qui se passe mal pour lui, exsangue même, au point de demander l’aide de la Corée du Nord pour renouveler ses munitions. Alors moi, pour y voir clair, fidèle à mon habitude, j’ai été demander aux gens sur place ce qu’ils en pensent.

Le train Kaliningrad-Moscou du corridor Suwalki traverse la route comme le MOB, ou le Lausanne-Echallens-Bercher, ici à Kybartai. © M.F.

A peine barbeléifié ici (à gauche), à peine miradoré là (photo droite ci-dessus) © M.F.

Je cible un groupe de jeunes ados, deux filles et un garçon. Les filles s’éparpillent en riant, telles des colombes effarouchées. Le garçon, stoïque, ne bouge pas. Mais quand, face à lui, je lui demande: «Do you speak English?», il me regarde, rougit, fait un bond sur ses pieds et se précipite pour rejoindre ses camarades dans un cent mètres digne d’Usain Bolt. J’en suis médusé. Ouh! Il y a là matière à creuser… des peurs à fleur de peau à analyser… si près d’un lieu aussi sensible…

Voulant en avoir le cœur net, je m’adresse à une autre ado que je croise, cette fois par la fenêtre sans quitter mon van. «- Connaissez-vous Mademoiselle le corridor Suwalki, les trains Suwalki? – Bien sûr, ils passent juste là derrière vous! – Et craignez-vous que les Russes veuillent en prendre le contrôle?» Elle se marre. «Non, vraiment aucune crainte.» Effectivement, cette fille est la confiance incarnée. Et mes ados effarouchés avaient probablement plus peur de l’inconnu que je suis que de quoique ce soit d’autre, obéissant sans doute aux injonctions parentales universelles de se méfier de tout homme qui roule dans un van, même et surtout s’il a une bonne tête.

Plus loin, je vois un homme qui s’éloigne dans une rue transversale, gilet rouge bien fluo. Je lui cours après. Il me dit qu’il s’appelle Andrej et me serre la main, la broyant avec un sourire jovial. «- Vous habitez ici Andrej? – Oui, juste là au bout de la rue. – Et qu’est-ce que vous faites dans la vie? – Je conduis les trains qui passent là.» Coup de bol, tomber sur un conducteur des convois de Suwalki! Je demande confirmation. «- Vous voulez dire les trains du corridor Suwalki? – Tak tak [Oui oui], ceux-là. – Et vous n’avez pas peur que les Russes viennent contrôler de force ce corridor?» Il me regarde, l’air surpris. «Quelle idée! Jamais ils n’oseraient faire ça!» Alors il tape de son poing droit dans sa paume gauche, si fort que j’en ai mal pour lui, et ajoute: «Et puis s’ils viennent, vous savez quoi? ON LES FOUT DEHORS!» Il le dit avec une telle force qu’elle mérite des majuscules. Alors moi, je crois qu’avec des énergies pareilles dans le pays, les Lituaniens peuvent dormir tranquilles.

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