«L’argent n’est pas le nerf de la guerre»

« L’apothéose de la guerre », Vasily Vereshchagin, 1871.
L’œuvre de Nicolas Machiavel est bien plus riche et complexe que pourrait laisser entendre l’attribut machiavélique, qui est utilisé pour décrire une façon de faire de la politique ayant pour objectif de prendre et de conserver le pouvoir par tous les moyens. Machiavel a servi la République de Florence pendant 14 ans comme chef de la haute administration responsable des affaires territoriales, et secrétaire du bureau en charge de la sécurité intérieure et de la défense. C’était pendant la période où Florence, de 1494 à 1512, a vécu une parenthèse démocratique dans la domination des Médicis. Comme le souligne le chercheur Jérémie Barthas, Machiavel a affirmé «sans ambages la nécessité de protéger la majorité contre la minorité des riches et de contenir « l’appétit » de domination des « grands »» (voir par exemple son article disponible en ligne «Le riche désarmé est la récompense du soldat pauvre»).
Machiavel a compris comment le système militaire basé sur le mercenariat permettait aux élites financières de maintenir leur hégémonie politique et économique grâce aux rapports de force instaurés par une gestion particulière de la dette publique. Il a par conséquent promu le concept de «peuple en armes» pour renverser le système en place, et créer les conditions de l’autonomie de la République à l’égard du pouvoir d’un petit nombre de créanciers privés.
Utiliser la dette publique pour prendre aux pauvres et donner aux riches
La remise en question du lieu commun «l’argent est le nerf de la guerre» était pour Machiavel la...
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