En Afrique, à quoi servent (encore) les élections?

A gauche, le président ivorien Alassane Ouattara, 83 ans, élu pour un quatrième mandat en octobre. A droite, le président camerounais Paul Biya, 93 ans, élu pour un huitième mandat, également en octobre. © DR
L’organisation d’élections sur le continent africain sert-elle encore à quelque chose, sinon à répondre aux exigences des bailleurs de fonds internationaux?
Jouées d’avance la plupart du temps, celles-ci s’enchaînent et se ressemblent avec, à quelques détails près, les mêmes modus operandi qui, systématiquement, permettent aux présidents sortants de rempiler pour un nouveau mandat. Et peu importe si la Constitution du pays limite le nombre.
C’est ce qui s’est passé en Côte d’Ivoire, dont la Constitution limitait à deux le nombre de mandats présidentiels. Las, avant la fin de son deuxième quinquennat, les équipes du président Alassane Ouattara ont concocté une nouvelle Constitution qui lui a permis de briguer un nouveau mandat, le troisième, présenté par le pouvoir en place comme le premier sous la nouvelle Constitution. Puis, le 25 octobre dernier, le président ivoirien, âgé de 83 ans, rempilait pour un quatrième mandat, après avoir obtenu un score soviétique face à des seconds couteaux qui faisaient plutôt de la figuration.
Une élection gagnée d’avance, en l’absence des ténors de l’opposition que sont l’ex-directeur général du Crédit Suisse, Tidjane Thiam, et son prédécesseur, Laurent Gbagbo, qui a qualifié ce scrutin de «braquage électoral» et de «coup d’Etat civil».
Retour au temps du parti unique
L’élimination du jeu politique des principaux challengers, pour des motifs divers – le plus souvent contestables –, est une constante. Tout comme l’interdiction des rassemblements populaires et la répression qui s’abat sur les cadres et les militants des partis d’opposition.
Ce fut le cas en Côte...
Ce contenu est réservé aux abonnés
En vous abonnant, vous soutenez un média indépendant, sans publicité ni sponsor, qui refuse les récits simplistes et les oppositions binaires.
Vous accédez à du contenu exclusif :
-
Articles hebdomadaires pour décrypter l’actualité autrement
-
Masterclass approfondies avec des intervenants de haut niveau
-
Conférences en ligne thématiques, en direct ou en replay
-
Séances de questions-réponses avec les invités de nos entretiens
- Et bien plus encore…
Déjà abonné ? Se connecter
À lire aussi















