Quentin Mouron ressaisit le bruit du temps que nous vivons

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Comment parler du chaos du monde? Ou plus précisément: comment le faire parler? Comment dépasser les «discours sur»? Comment couper court au magma des opinions jetées à la diable entre médias et réseaux? Comment rompre avec l’opposition binaire du politiquement correct et de son contraire? Comment dire le désarroi du nouvel «hospice» occidental? Comment dépasser le langage tribal des générations? Comment réaffirmer le sérieux de la Littérature définie par John Cowper Powys comme le «journal de bord de l’humanité?»
A ces questions sérieuses, et même «grave sérieuses», pour parler comme aujourd’hui, le nouveau roman de Quentin Mouron répond sérieusement mais comme à la volée, on pourrait dire à larges brasses coulées quant au style, où narration verbale et «natation» émotionnelle vont de pair dans une sorte de tresse et de transe dialoguée aussi originales que maîtrisées, les voix des divers personnages restant bien individualisées dans le flux et le fluide choral, jusqu’à ce que l’Auteur en personne la ramène en fin de parcours, lyrique déconstructeur du lyrisme…
Flammes, cendres, fugues et rebonds
Un incendie «par amour» marque le début de La Fin de la tristesse, où l’on voit une femme revenir au lieu d’un amour fou qu’elle a vécu cinq ans plus tôt – un appartement de vacances avec vue sur la mer – et lui bouter le feu pour combler la béance insupportable qu’a laissé en elle cette passion «assassinée» par la disparition de son amant, mais l’exorcisme n’ira pas sans effets collatéraux puisque le feu détruit à...
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