Publié le 29 août 2025
Sur les traces de Jean Ziegler, le Suisse et ancien professeur de finance Marc Chesney publie un ouvrage qui dénonce le «capitalisme sauvage» et ses conséquences désastreuses sur la nature, le climat, les inégalités sociales et les conflits actuels. Il fustige les dirigeants sans scrupules des grandes banques et des entreprises technologiques américaines, et relève la corruption académique des professeurs d’économie.

Un article publié sur Infosperber le 25.08.2025, traduit et adapté par Bon pour la tête


Rebelle et défenseur du tiers-monde de la première heure, le professeur de sociologie genevois Jean Ziegler, 91 ans, a lutté toute sa vie contre l’injustice et la souffrance causées par le «capitalisme sauvage». Dans son livre publié en 1976, «Une Suisse au-dessus de tout soupçon», Ziegler s’en prenait frontalement aux élites du pays. Il dénonçait les grandes banques et les multinationales suisses qui faisaient des profits au détriment des plus pauvres et s’étaient appropriées les institutions politiques.

Cinquante ans plus tard, c’est au tour de Marc Chesney, jusqu’en 2024 professeur de finances mathématiques à l’Université de Zurich, de prendre la relève dans la lutte contre le «capitalisme sauvage». Dans son dernier livre, Stop! Alarme contre la finance casino et la marchandisation du vivant, il dénonce à son tour les pratiques des grandes banques et de la finance.

Pour lui, pas de doute, c’est le «capitalisme sauvage» qui serait responsable du changement climatique, de la perte de la biodiversité et de la pollution à grande échelle, des injustices sociales intolérables, des guerres incessantes et du risque croissant d’une guerre mondiale. Le capitalisme actuel n’est certainement pas en mesure de résoudre ces problèmes existentiels. Au contraire, ce «capitalisme dans sa version libertaire» nous condamne à glisser d’une catastrophe à l’autre, affirme-t-il.

«La dictature oligarchique de dirigeants sans scrupules»

Chesney rappelle la Révolution française de 1789 qui voulait abolir tous les privilèges. Cela serait «plus actuel que jamais». Le pouvoir des super-riches, avec leurs fortunes accumulées, tendrait selon lui vers une «dictature de l’oligarchie». La fortune d’Elon Musk, par exemple, a bondi de 70 milliards de dollars en quelques semaines après la victoire électorale de Trump pour atteindre plus de 400 milliards de dollars. Pour Chesney, Musk (Tesla, X), Jeff Bezos (Amazon et Le Washington Post), Mark Zuckerberg (Meta) et d’autres sont des «dirigeants sans scrupules».

Ces «magnats richissimes» tireraient d’énormes profits à court terme de la destruction de la nature et des guerres. À long terme, il ne restera certes plus grand-chose à exploiter, «mais d’ici là, la vente de pesticides, d’armes de destruction massive, d’opioïdes, de 4×4, de climatiseurs, de produits financiers toxiques et de toutes sortes de babioles est extrêmement lucrative, et la possession de jets privés et de superyachts est éminemment satisfaisante».

Pour le professeur zurichois, il est «grotesque et intolérable» que «des personnages louches, avides de capital et de luxe excessif, soient glorifiés par de nombreux médias», alors que «plus de la moitié de la population mondiale doit survivre dans des conditions difficiles, voire misérables». Il estime que le «néolibéralisme libertarien» serait une «forme radicalisée du capitalisme»: «L’oligarchie, ses conglomérats et ses groupes financiers règnent de manière totalement incontrôlée et antidémocratique au nom des soi-disant marchés libres: liberté absolue pour les puissants et servitude absolue pour les autres.»

Au nom de la propriété privée, les oligarques au pouvoir priveraient la majeure partie de l’humanité de toute propriété: «Que possèdent les milliards de personnes qui doivent survivre avec moins de 10 dollars par jour?», questionne-t-il.

«Une arrogance sans limites»

«Jamais auparavant dans l’histoire autant de richesses n’avaient été concentrées entre si peu de mains en si peu de temps […] La minuscule fraction de la population mondiale qui en tire profit se comporte de manière cynique et est d’une arrogance sans limites.»

Selon Chesney, cette «concentration monstrueuse» de richesse et de pouvoir a plusieurs origines. Tout d’abord, le secteur financier a asservi l’économie. Ce sont en effet les banques d’importance systémique, le monde financier parallèle, les sociétés de gestion d’actifs (telles que Blackrock ou Vanguard) et les banques centrales qui gouvernent aujourd’hui. Ces dernières ont injecté d’énormes quantités de liquidités dans les marchés financiers, en particulier pendant les crises financières ou pendant la pandémie de Covid-19, afin d’éviter un effondrement soudain du système, avec pour résultat le fait que «les marchés financiers prétendument libres sont de plus en plus sous la tutelle des banques centrales.»

De son côté, la numérisation de l’économie, souvent présentée comme un facteur de progrès, a conduit à encore plus de contrôle, de besoins énergétiques, de profits pour les oligarques de la technologie, tandis que la nature est pillée. «Dans une société durable bien organisée, une économie numérisée devrait créer plus de temps libre et de liberté. Dans un environnement néolibéral, cependant, elle contribue à accroître la misère, la précarité, le sous-emploi et le chômage», explique Marc Chesney qui déplore également que le capitalisme de surveillance espionne la population à grande échelle et que les oligarques de la technologie reçoivent même des subventions pour ce travail au service de l’État.

Il y voit une «contradiction flagrante avec les principes du libre marché et de l’individualité auxquels se réfèrent si volontiers les politiciens de premier plan et les représentants du monde financier, de l’économie et des technologies de l’information». L’«économie de marché» (entre guillemets) actuelle conduit en réalité à une «inégalité flagrante entre une majorité de la population mondiale vivant dans des conditions précaires, voire dans une pauvreté absolue, et une caste d’oligarques qui se comportent comme les maîtres du monde, polluant et détruisant à leur guise et amassant d’innombrables richesses».

Il affirme que sous le couvert du libéralisme, les despotes imposent une dictature: «Ils s’arrogent le droit de polluer l’environnement, de détruire la nature à grande échelle, de continuer à augmenter les émissions de gaz à effet de serre, de concentrer des richesses grotesques et insensées entre quelques mains et de détériorer les conditions de vie et de travail de la majorité des êtres humains – c’est de facto une dictature.»

Ainsi, les oligarques abuseraient du pouvoir de l’État à leur guise. Ils préserveraient leurs avantages et bafoueraient le bien commun. La démocratie ne serait plus qu’un masque servant à dissimuler le despotisme d’oligarques cyniques: «Voter tous les quatre ou cinq ans ne suffit pas à caractériser une démocratie», précise-t-il.

Un système qui menace de «précipiter l’humanité dans l’abîme»

Le capitalisme dans sa forme actuelle de néolibéralisme libertarien serait «totalement hors de contrôle» et pourrait «précipiter l’humanité dans l’abîme»: Tous les voyants sont au rouge: «changement climatique, pollution, effondrement des systèmes de santé, conflits armés, crises financières et augmentation absurde des injustices sociales.» Une situation alarmante que l’oligarchie serait incapable de résoudre. «Aux yeux des économistes conventionnels, l’économie et l’ordre social qui y est associé sont soumis aux marchés. Cela explique leur regard condescendant sur toutes les autres sciences humaines.» Chesney va plus loin encore: Le néolibéralisme libertarien «s’accorde parfaitement avec le despotisme islamiste, en particulier celui des États du Golfe. Les gouvernements occidentaux leur vendent avec empressement des armes et ferment les yeux sur les massacres qui sont perpétrés avec celles-ci.»

Des professeurs d’économie dépendants

Dans de nombreuses facultés d’économie, «la reconnaissance académique dépend de la capacité à trouver des sponsors pour son poste et à faire financer ses recherches par de grandes institutions financières ou des groupes industriels», constate Marc Chesney. Les professeurs qui ne sont pas eux-mêmes sponsorisés «ne souhaitent souvent rien de plus que d’en profiter également». Il en résulte une corruption académique, comme l’ont révélé par exemple les «Uber Files». «Presque personne ne semble s’offusquer du caractère indigne de ce spectacle», s’étonne l’ancien professeur de finance quantitative qui estime que ces collègues devraient garder à l’esprit l’intérêt public et analyser de manière critique le pouvoir excessif du secteur financier et l’uberisation de l’économie qui en découle.

Au lieu de quoi, l’économie classique est incapable de comprendre les crises graves résultant d’un système toxique: «Ses modèles sont erronés et sous-estiment complètement les dangers liés au réchauffement climatique ou à la perte de biodiversité.» Or la discipline relativement nouvelle des sciences financières échoue complètement à cet égard: «Les programmes scolaires sentent le renfermé et les concepts enseignés sont dans un état de décomposition avancée.» Les programmes scolaires ne mentionnent par exemple pas que «de nombreux produits financiers sont toxiques et que leur complexité est un facteur de profit et de pouvoir».

Quant à l’énorme dette publique et les paiements d’intérêts au niveau international, ils ne font guère l’objet d’analyses critiques. «Ceux-ci sont payés par tous les contribuables qui n’ont pas les moyens de se payer des conseillers en optimisation fiscale.» Ils sont le résultat de la politique néolibérale menée depuis quarante ans. Cette politique prépare le terrain pour le renforcement des mouvements libertariens de droite conservatrice tels que Milei en Argentine ou l’AfD en Allemagne.

Une politique hypocrite en matière de CO2

Le «néolibéralisme capitaliste» ne parvient par ailleurs pas à freiner le réchauffement climatique causé par l’homme. Les États continuent de subventionner les combustibles fossiles à hauteur d’environ 7 000 milliards de dollars par an, au lieu d’investir ces sommes dans la transition énergétique. Pour le Zurichois, le spectacle médiatique autour des conférences sur le climat et les préoccupations affichées sur le sujet sont «cyniques et hypocrites». «Les grandes banques continuent d’accorder des crédits généreux à des entreprises telles que Shell et TotalEnergies, qui exploitent sans vergogne les ressources et causent ainsi une destruction irréparable de la nature.»

Dans le même ordre d’idées, des groupes financiers, y compris suisses, financent des groupes agricoles brésiliens tels que BrasilAgro ou Marfrig, qui participent à la déforestation illégale de la forêt vierge.

La «durabilité» ne serait dans le secteur financier qu’«une étiquette perfide qui cache une destruction sans scrupules de la nature et du climat». Les grandes banques financent les combustibles fossiles et des groupes tels que Blackrock ou Vanguard investissent dans ces secteurs. Tous deux sont également impliqués dans la fabrication d’armes de destruction massive. Presque personne ne parle des activités militaires, bien qu’elles contribuent à environ 5,5 % de toutes les émissions de gaz à effet de serre dans le monde.

Enfin, les grandes banques et les oligarques «ferment les yeux sur le fait que les guerres, le réchauffement climatique et la pauvreté entraînent des flux migratoires vers les pays occidentaux».

Marc Chesney commente avec sarcasme: «Il ne faut surtout pas prendre de mesures radicales, mais plutôt s’inquiéter hypocritement de l’état de la nature et du changement climatique entre deux coupes de champagne. C’est ainsi que se comportent la plupart des dirigeants d’entreprises et de banques d’importance systémique.»

Il faudrait un «véritable changement de paradigme pour mettre l’économie au service des êtres humains et lui ôter son caractère prédateur et destructeur».

Des mesures radicales

Si l’on peut s’étonner que nombre de politiciens et de dirigeants économiques acceptent les décisions arbitraires et les violations de la loi de Donald Trump et s’inclinent devant lui, Marc Chesney s’étonne quant à lui de constater que tant de gens acceptent que quelques individus accumulent des fortunes colossales et exercent un pouvoir et un contrôle énormes sur des gouvernements et des parlements élus qui sont censés représenter les intérêts de la population.

Afin que le monde financier et l’économie ne servent plus les oligarques, mais les gens ordinaires, Marc Chesey esquisse aussi des solutions. Tout d’abord, ne pas rembourser les dettes aux grandes banques et aux fonds spéculatifs qui s’enrichissent aux dépens des plus pauvres. Seule une telle remise de dette pourrait réduire l’insécurité et la précarité croissantes. Il suggère également d’interdire les paris financiers et les produits financiers toxiques afin de démanteler le pouvoir et l’influence du casino financier qui nous tient en otage. Mais aussi introduire une micro-taxe sur le volume exorbitant des transactions électroniques dont les recettes pourraient être utilisées pour supprimer la taxe sur la valeur ajoutée sur les biens de première nécessité. Enfin, il propose de briser le monopole et le cartel des cinq plus grandes et plus influentes entreprises technologiques américaines: Alphabet (Google), Apple, Meta (Facebook), Amazon et Microsoft.



«STOP – Alarme contre la finance casino et la marchandisation du vivant», Marc Chesney, Editions d’en bas, 144 pages

Lire l’article original 


Voir l’entretien de Marc Chesney sur Antithèse 

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