Vu que la Noël du poète serait partout et tous les jours

© Matthias Rihs
Nous fêterions en sage famille la Noël de ce millésime un peu fou, juste cinq pelés et tondues avec l’Enfant et Marie, Joseph le père virtuel et deux figurants genre bergère et roi mage, sans masques mais avec la distance requise et du Bach ou du Dolly Parton sur la Playlist, vraiment le modèle de la sainte famille en son cluster occidental, et la poésie de la Nativité se perpétuerait en ce 24 ou 25 décembre − on ne sait pas trop, disons que le solstice rappellerait, avec l’archaïque célébration du dieu Mithra, le moment propice où, en présence de Vénus au ciel visible, serait advenu le pire et le meilleur en la même nuit, massacre d’innocents et naissance d’un Sauveur présumé de l’humanité mal barrée, cela pour la story magique qui a bel et bien coupé notre temps en deux, avant et après le moment de la crèche…
Poésie de Noël? Et pourquoi pas? Pourquoi ne pas célébrer la naissance d’un enfant palestinien, à la fois juif et citoyen du monde, de nature peut-être divine même si l’on n’en sait pas plus qu’un physicien en matière de cantiques? Pourquoi ne pas se réjouir de se retrouver en famille comme dans notre enfance, même s’il est politiquement correct de détester Noël? Pourquoi ne pas se souhaiter joyeux Noël au prétexte que ce n’est pas la joie dans les mouroirs d’à côté et les dépotoirs de Lesbos ou de Calais, les ruines d’Alep et de partout où l’on n’a que ses...
Ce contenu est réservé aux abonnés
En vous abonnant, vous soutenez un média indépendant, sans publicité ni sponsor, qui refuse les récits simplistes et les oppositions binaires.
Vous accédez à du contenu exclusif :
-
Articles hebdomadaires pour décrypter l’actualité autrement
-
Masterclass approfondies avec des intervenants de haut niveau
-
Conférences en ligne thématiques, en direct ou en replay
-
Séances de questions-réponses avec les invités de nos entretiens
- Et bien plus encore…
Déjà abonné ? Se connecter
À lire aussi












