Un ténu rai de lumière aux heures les plus sombres

© Edgar Laureano via Unsplash
En préambule, l’autrice neuchâteloise commence par s’excuser d’évoquer des réalités qu’elle n’a pas vécues personnellement et qui pourtant la hantent. Elle explique sa démarche, son admiration pour la capacité à survivre de ceux qui sont revenus de l’enfer.
Les poèmes d’Anne Burger expriment violemment le besoin de dire, d’écrire, de dénoncer l’insoutenable quand c’est le seul moyen d’y résister, pour qu’il en reste une trace.
Ils disent «l’époux le frère le fils front de chair fraîche» et l’adolescent à l’orgueil meurtri que son trop jeune âge interdit de sacrifice.
Ils donnent à voir l’acharnement à survivre envers et contre tout,
«offrir ses orbites creusées
à l’ouest
et que s’y enfile enfin
la nuit
un semblant de repos»
et à sentir la pestilence endurée pour offrir une sépulture aux copains.
Les poèmes d’Anne Burger illustrent les prières «avec des mots décousus au travers de bouches cousues.»
Ils rendent compte de la douleur persistante d’un membre amputé.
Ils s’arrêtent sur le brin d’espérance que représente un coquelicot et sur l’abrutissement de ceux qui le déracinent.
Ses poèmes décrivent «une coulée d’esclaves qui passe comme un troupeau nourri de clous» sous les yeux de ceux dont ce sera le tour un jour.
Ils évoquent «une poudre plus mortelle que la mort» et l’espoir flou du brouillard complice quand il étouffe les miradors.
Ils saluent le courage des femmes qui ralentissent le présent quand même les rats meurent de faim, ces femmes qui osent revêtir les culottes des hommes...
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