Sur les traces de mon aïeul dans l’Oberland bernois

Publié le 2 juin 2020

Partir en vacances en Suisse, rien de plus exaltant. Si, si. La preuve avec Roland Sauter, secondé par son aïeul. – La Jungfrau vue depuis Wengernalp. © Roland Sauter

En ces temps de pandémie, les voyages à l’étranger ne sont guère possibles. En 1852, un aïeul du photographe suisse Roland Sauter avait fait un petit voyage dans l’Oberland Bernois, et avait noté ses impressions dans un carnet. Retour sur ses pas, mais cette fois à vélo.

Comme tous nos articles depuis le début de la crise du coronavirus, celui-ci est en accès libre. Nous revenons à notre fonctionnement habituel dès lundi 8 juin.

Il écrit en allemand, avec cette écriture gothique si difficile à déchiffrer.

La couverture et la première page du carnet.

Mai 2020: je décide de partir sur les traces de mon aïeul, et de refaire le voyage qu’il avait fait à pied – mais je ferai ce voyage à vélo.

Joseph part de Berne le 28 août vers 5 heures de l’après-midi, marche 4 heures pour atteindre Kiesen, où il trouve une auberge.

“Nous avons été bien servis, mais j’ai très mal dormi à cause du bruit de la foule de gens qui allaient à Thoune, et qui vers le matin engorgeaient toute la route. Nous sommes repartis à 4h30, au milieu des attelages et des gens en costume traditionnel bernois.”

Arrivé tôt à Thoune, Joseph visite d’abord le château “bâti sur un rocher solitaire, d’où l’on a une vue grandiose sur les géants de glace, sur les falaises colossales de la chaîne du Stockhorn, sur le lac de Thoune, ses baies charmantes à l’embouchure de l’Aar, sur la merveilleuse vallée de l’Aar avec ses vil lages, ses collines couronnées de châteaux. Cette vue grandiose, majestueuse et pourtant si charmante n’a pas manqué de me faire un effet profond, et il m’était presque impossible de quitter cet endroit secret où l’on croit être près du Créateur”.

Le château de Schadau

Joseph nous raconte sa visite au château qui venait d’être construit:

“Je suis allé voir le château Schadau, niché dans un lieu romantique, et de très belle facture. Pas une tour, pas une façade, pas un pignon de toit, pas même une fenêtre ne ressemble à une autre. Une partie est de style romain, l’autre de style byzantin, une troisième de style gothique pur. Une tour est de gothique ancien, une autre évoque une forteresse, une troisième ressemble à une porte de couvent. […] Les jardins abritent des milliers et des milliers de fleurs et de plantes étrangères, on se croit dans un palais de fée. Au charme de ce vrai paradis s’ajoute une situation merveilleuse au bord du lac, avec une vue inoubliable.”

Le château de Schadau en 1855.

Le château aujourd’hui.

Ce château a été construit par Alfred de Rougemont. La construction a duré neuf années, a été terminée en 1852 – l’année du voyage de mon aïeul. Alfred était le fils de Denis, banquier parisien. Denis avait acheté l’Hôtel DuPeyrou à Neuchâtel, comme pied-à-terre, ainsi que le domaine de Loewenberg à Morat. Alfred fit une carrière militaire en Suisse, épousa Sophie de Pourtalès. Après de nombreux changements de propriétaires, c’est finalement la ville de Thoune qui reprit le bâtiment; depuis 2019, c’est un hôtel avec neuf chambres, au charme désuet et délicieux. Je n’ai pas résisté à la tentation de passer une nuit dans ce palais de rêve… qui était à moitié vide, Corona oblige.

Le Niesen et son sosie

On comprend que ce lac ait fasciné Hodler le géomètre. Le Niesen, triangle si parfait, côtoie son image inversée: c’est comme si l’on avait enlevé un triangle de montagne pour laisser apparaître le massif de la Blümlisalp.

Le massif de la Blümlisalp, vu depuis le château de Schadau.

Les grandes manœuvres de l’armée suisse

Tous les deux ans, de grandes manœuvres étaient organisées sur la place d’armes de Thoune: elles attiraient de très nombreux spectateurs – dont bien sûr mon aïeul Joseph. Il raconte:

“Je n’avais jamais vu cela, des centaines de tentes, 5000 soldats venus de Berne, Lucerne, St-Gall, Vaud, Valais… Les mouvements de troupe ont débuté vers une heure, une partie de l’armée prend position sur l’autre rive de l’Aar. Les pontonniers commencent à construire un pont de bateaux quand l’ennemi ouvre le feu. […] Le soir ils essayèrent cinq fusées avec parachute, qui montèrent dans le ciel, explosèrent en faisant une forte lumière, bien plus forte que la lune. Au-dessus de ces lumières, une sorte de parapluie de deux mètres de diamètre ralentissait la chute, de sorte que les lumières furent visibles durant 4 5 minutes. Ensuite on tira au canon des boulets chauffés au rouge, qui mirent le feu à un cabanon”.

Cette aquarelle montre les manoeuvres de 1842 (elles avaient lieu tous les deux ans).

Le vieux pont de Thoune

C’est ce pont que Joseph a dû franchir pour aller sur l’Allmend, où avaient lieu les manoeuvres militaires. Aujourd’hui, c’est le paradis des surfeurs. Accrochés à une corde, ils gagnent le milieu de l’Aar, là où se forme la grosse vague. Larguez les amarres, le sport commence ! Les meilleurs tiennent plusieurs minutes sur la vague, avant d’être emportés par le courant.

Le pont “Scherzligschleuse” date de 1726

Oberhofen

Joseph prend un bateau à vapeur pour aller à Interlaken:

“Le petit vapeur que j’ai pris était plein de monde, de toutes les classes; des gens qui voulaient profiter du beau temps pour visiter Interlaken. […] Sur les deux rives, de charmants villages, de belles propriétés et des châteaux, notamment celui d’Oberhofen, si bien situé et si joliment construit”.

Le château d’Oberhofen, sur la rive nord du lac de Thoune.

La haute route de Thoune à Interlaken

Moins d’un mètre de largeur, à 180 mètres au-dessus de la gorge. Et ça swing !

Mon aïeul avait choisi de voyager en bateau à vapeur. Pandémie oblige, les beaux vapeurs de la Belle Epoque restent à quai. Je fais donc ce trajet à vélo. Pour éviter la grande route, j’emprunte un chemin pédestre joliment dessiné sur les hauteurs du lac.

Coquin de Niesen !

Le Niesen, vu depuis Merligen.

Non content d’afficher son profil iconique, le Niesen se permet de nous offrir, dans le lac, son image triangulaire renversée.

Le four à chaux

Intrigué par une construction bizarre, je m’arrête. Un panneau explique qu’il s’agit d’un ancien four à chaux. Mais ce qui fascine, c’est le lézard si peu craintif qui se réchauffe sur une poutre.

Cinquante attelages devant le “Neuhaus”

Joseph a voyagé sur Lac de Thoune en bateau à vapeur. Ecoutons-le:

“Le bateau a mis quatre heures pour traverser le lac. Devant l’auberge ‘Neuhaus’, plus de 50 attelages attendaient les voyageurs étrangers. […] Partout de splendides hôtels, des jardins luxuriants, des boutiques offrant des sculptures sur bois – tout cela pour soustraire quelques sous à ces touristes aux lourdes bourses, surtout les Anglais.”

L’auberge “Neuhaus” à Unterseen

Les jardins d’Interlaken

Une digitale blanche se déchire et se rêve en papillon.

Joseph décrivait ces jardins d’Interlaken, si parfaitement soignés avec leurs fleurs exotiques. Je les ai retrouvés. Intacts après 168 ans…

Interlaken

Interlaken: une ville qui ne semble exister que pour les touristes. Une ville qui partage les misères de Barcelone ou de Lisbonne. Et aujourd’hui: le vide. Personne. Pas un seul étranger. Presque tous les restaurants fermés. Quelques rares hôtels qui accueillent deux ou trois touristes suisses. Dans les rares restaurants ouverts, c’est la visière de plexi, ou le masque. Obligation de donner son nom, son adresse. Les hôtels exigent que l’on signe une déclaration attestant que l’on a pas de maladie, que l’on a pas croisé un malade, que l’on respectera les procédures sanitaires, que l’on informera immédiatement l’hôtel si l’on tombe malade.

La Place de l’Hôtel de Ville, telle que Joseph l’aura vue en 1852.

Au même endroit, en 2020: pas un chat en vue.

Pour échapper à cette sinistrose, j’essaie de m’imaginer comment devait être Interlaken en 1852. Je trouve quelques gravures d’époque: la vie semblait bien plus animée alors qu’aujourd’hui…

Interlaken: un vrai de vrai

L’hospitalité au temps du Coronavirus.

Giessbach au bois dormant

Je continue ma balade à vélo, poussant une pointe jusqu’à Brienz. Superbe parcours sur la rive nord. De Brienz, je reviens par la rive sud – et le chemin passe par Giessbach. Interdiction de pénétrer le site, pas âme qui vive. Face au torrent impétueux, un calme d’outre-tombe.

Le Grand Hôtel de Giessbach – le grand vide.

Hôtel fantôme

J’avais l’habitude de voir des hôtels abandonnés en Casamance, en Abkhazie, en Géorgie. Mais voir ce spectacle en Suisse, c’est un choc. Même si l’abandon n’est que temporaire.

J’essaie de photographier à travers la porte vitrée: elle me renvoie l’image d’un cycliste couronné et fleuri…

Sur la terrasse de l’hôtel, les chaises trompent leur ennui en dessinant des ombres facétieuses.

Tricolore

Depuis Giessbach, je descends jusqu’au bord du lac, là où part le funiculaire qui mène à l’hôtel. Je suis le sentier des rives qui mène à Iseltwald. Un sentier pour piétons, petite merveille, mais franchement acrobatique avec un vélo chargé de lourdes sacoches.

 

Lac tricolore, vrai miroir

Staubbach

Depuis Interlaken, Joseph s’est mis en marche en direction de Lauterbrunnen. Ecoutons-le:

“A pas rapides, nous arrivons à Lauterbrunnen. Qui eut cru trouver dans cette vallée perdue, qui mesure à peine un quart de lieue de large, un restaurant aussi grandiose, où vient de descendre le Roi Oscar I de Suède, qui avait assisté hier aux manoeuvres militaires. Un bon verre de vin épanche ma soif, et je pars vers le Staubbach. Quantité de sculpteurs sur bois et d’innombrables mendiants effrontés sur le chemin. Le soir venant, alors que les arcs-en-ciel disparaissaient dans l’ombre, j’ai eu le plaisir de contempler le majestueux Staubbach avec l’aimable roi Oscar, le fils du maréchal Bernadotte. Il y avait aussi des Français, des Russes et Allemands – le Staubbach est connu dans le monde entier. Il m’est impossible de décrire l’effet que me fait cette chute de plus de 900 pieds. Après la pluie, elle entraîne avec elle des blocs de rochers, des arbres déracinés, pour se fondre au milieu dans une douce pluie que le vent pousse tantôt d’un côté, tantôt de l’autre.”

Bon, aujourd’hui, la chute est plutôt maigrelette…

Jungfrau

Joseph raconte:

“Après deux heures de montée, la vue grandiose de l’imposante ‘Jungfrau’, recouverte de neige et de glace. Elle porte sur son dos immense des montagnes entières, des vallées pleines de neige et de glace. Splendeur sublime dans le bruit de tonnerre des innombrables avalanches.”

Je fais le même trajet, à vélo; même émerveillement quand, au détour du chemin, le massif de la Jungfrau apparaît dans toute sa magnificence.

 

La Jungfrau vue depuis Wengernalp.

Les prix d’Anglais

Joseph raconte sa montée – à pied – vers Wengernalp:

“Un petit chemin serpente dans les pâturages où paissent des moutons. Un groupe de voyageurs rompt ma solitude: c’est un Allemand, très distingué, avec deux dames, en chaise à porteur; pour chaque chaise, quatre porteurs. Un peu plus tard, je croise un Anglais à cheval.”

La loi du moindre effort perdure: alors que je sue sang et eau dans cette montée sans fin, je croise une tentaine de cyclistes, tous ont des vélos électriques…. à mon tour bientôt ?

“J’arrive enfin à l’auberge, que de loin je prenais pour une étable. D’autres voyageurs arrivent: les Anglais discutent devant un café, les Français parlent fort en buvant leur vin patriotique, alors que les Allemands écrivent et dessinent dans leur journal de voyage.”

Jolie frayeur le lendemain matin:

“J’apprends que les Anglais ont dû payer entre 7 et 10 francs par personne – une somme astronomique qui aurait mis à mal ma pauvre bourse. Mais l’aubergiste ne me demande que 1 franc 50 pour la nuit et le logis”.

Cette petite histoire me rappelle que mon père, quand nous étions dans un restaurant plutôt cher, avait l’habitude de dire: “Ce sont des prix d’Anglais”.

Joseph continue sa balade jusqu’à la Petite Scheidegg, puis redescend vers Grindelwald.

2020: je fais de même, découvre une Petite Scheidegg abandonnée.

Ensuite une très jolie descente à vélo dans les forêts de pins jusqu’à

Grindelwald, puis vers Zweilütschinen et Lauterbrunnen.

Un grand merci à mon aïeul de m’avoir suggéré ce délicieux voyage…


Découvrez le travail et les autres reportages (Caucase, Russie, Iran, Japon, Sénégal,…) de Roland Sauter sur son site internet.

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