Redécouvrons la galanterie

Mona Ozouf, historienne et philosophe française. – © DR
Et si ce n’était pas la nature qui avait raison, mais l’art de vivre? Et si les conventions sociales nous permettaient d’être pleinement nous-mêmes? C’est la thèse que défendait le philosophe britannique David Hume, en opposition à un Jean-Jacques Rousseau adepte du célèbre «retour à la nature». Mona Ozouf est une historienne et philosophe française qui réhabilite Hume: pour elle, c’est la civilisation qui compte, dans ce qu’elle a de compléments à offrir à la nature. C’est sur fond de cette vision de l’homme comme animal social que l’auteure revalorise la galanterie dans Pour rendre la vie plus légère. Les livres, les femmes, les manières, tentant par ses réflexions de convaincre à nouveau ceux qui l’ont délaissée. Et ses arguments sont puissants.
La galanterie comme dépassement de la nature
Mona Ozouf a en effet une conception fort originale et intéressante de la galanterie, comme de la littérature. D’ailleurs, chez elle, la littérature et les manières contribuent, dans un dialogue subtil, à rendre la vie plus légère, au même titre que la féminité – d’où le titre et le sous-titre de l’ouvrage. Mona Ozouf valide en quelque sorte la définition classique de la galanterie comme une inversion artificielle où la femme devient forte et l’homme faible. Mais au contraire des adversaires de la galanterie, qui voient en elle une confirmation hypocrite de la faiblesse naturelle des femmes, la philosophe, à la suite de Hume, considère ce code comme un parti-pris en faveur de l’artifice, autrement dit pour la supériorité...
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