Opération Libero: le changement, c’est maintenant

Publié le 23 septembre 2019

Fin de la campagne contre l’initiative « No Billag », 4 mars 2018 – Simon Iannelli / Operation Libero

Progressiste et pro-européen. Voilà comment se définit dans les grandes lignes Opération Libero. D’abord think thank à la Foraus, ce mouvement, né en réaction à l’acceptation de l’initiative populaire dite « contre l’immigration de masse » du 9 février 2014, est devenu un véritable acteur politique, appuyant 41 candidats aux fédérales. Au-delà de la manœuvre, il est intéressant de voir se créer un grand front progressiste urbain, qui mise au même titre que l’UDC sur une communication active. Jadis, c’est le PDC qui se voulait porter le bon vieux compromis helvétique ; aujourd’hui, ce sont de jeunes branchés des grandes villes.

Le changement, c’est maintenant. Tel pourrait être le slogan d’Opération Libero, «un mouvement politique engagé en faveur d’une Suisse ouverte et progressiste», comme on peut le lire sur son site. Le groupe de réflexion en faveur d’un pays multiculturel était né suite au oui à l’initiative populaire dite «Contre l’immigration de masse» du 9 février 2014. Cinq ans plus tard, les jeunes intellectuels anti-blochériens qui le composent entendent bien peser dans les élections fédérales. Mais pas en présentant des listes. Opération Libero ne se considère pas comme un parti, mais se veut transpartisan. Ses membres ont choisi une formule qui a le mérite d’être innovante: un soutien à 41 candidats de 11 cantons dont les idées correspondent grosso modo aux sept propositions présentes sur changeons.ch. Il y est question d’une politique européenne assumée avec la signature de l’accord-cadre, de mariage pour tous ou encore de politique «pour le climat».

La volonté d’un front progressiste

Si, au départ, on ne sait pas exactement ce que défend Opération Libero comme politique, on sait avec certitude ce qu’il combat: l’UDC, seul grand parti à ne pas être représenté par les 41 candidats soutenus par Opération Libero. Le groupe de réflexion avait d’ailleurs gagné en visibilité et en crédibilité quant à sa puissance d’action quand il avait réussi son pari de faire rejeter l’initiative dite de «mise en œuvre, pour le renvoi effectif des étrangers criminels»  votée en février 2016. Aujourd’hui, Opération Libero en appelle à élire des candidats capables de mener une politique de...

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