Le poids du silence ou des réponses qui brûlent les doigts

Sophie Meyer © Bon pour la tête 2019 / Sabine Dormond
Elle crée aussi, a posteriori, une complicité avec ce frère dont elle n’a jamais été proche. L’étonnant dans cette «enquête», c’est que la narratrice se heurte surtout à ses propres blocages et amnésies, comme si une part d’elle-même n’était pas prête à découvrir la vérité. Elle s’aperçoit en tout cas qu’elle a longtemps occulté des informations dont elle avait pourtant eu connaissance.
BPLT: Faut-il considérer ce livre comme un roman ou une autofiction?
Sophie Meyer: J’ai souhaité qu’on ajoute roman, même si c’est très largement autobiographique, parce qu’il n’y a pas d’engagement à n’écrire que la vérité. J’avais l’envie ou le besoin de pouvoir prendre certaines libertés, comme changer les noms des gens que j’évoque. C’est aussi un roman par sa construction.
Est-ce que la vérité se manifeste quand on est prêt à l’entendre?
La narratrice se met en quête avec ce que ça implique, les chausse-trappes, les fausses pistes, les nœuds de résistance intérieurs. Dans cette histoire, il y avait des choses évidentes à faire qu’elle repousse, comme questionner ses parents, vérifier la rumeur selon laquelle son frère était gay, au lieu de le prendre immédiatement comme une vérité.
Pourquoi votre narratrice a-t-elle besoin de savoir ce qui est arrivé à son frère pour poursuivre son propre chemin de vie?
La narratrice s’identifie beaucoup à son frère, à son destin. En parlant de lui, elle parle aussi d’elle-même. En enquêtant sur le secret de...
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