Le mystère Ravel densifié
© AGORA FILMS
«Rien n’est simple», «Tout se complique» titraient deux recueils de caricatures de feu Sempé. C’est un peu le parti pris d’Anne Fontaine pour aborder l’un des «tubes classiques» les plus apparemment évidents du répertoire: le Bolero de Maurice Ravel (1875-1937). Il y a pourtant de quoi être inquiet devant un générique assez hideux qui se charge de nous rappeler à quel point ce morceau est populaire et a fait le tour du monde, resservi (toutes les 15 minutes, à ce qu’il paraît) à toutes les sauces. Pauvre Ravel, très contrarié que ce qu’il considérait comme un simple exercice de style éclipse toute son œuvre, au point de regretter l’avoir composé! Heureusement qu’une séquence pré-générique située dans une usine, avec Ravel qui tente vainement d’expliquer la musicalité de cet environnement sonore à sa commanditaire, la danseuse Ida Rubinstein, a déjà posé d’autres bases, qui font la part d’une certaine modernité.
Evidemment, personne n’attend plus un film novateur de la part d’Anne Fontaine, 64 ans, cinéaste dont le principal mérite est d’avoir su se maintenir à un niveau honorable depuis trois décennies. Mais même si elle ne saurait clamer que son Maurice Ravel, c’est elle, ce 19ème opus a déjà l’immense mérite de résister aussi bien à cet académisme formel qui guette tout «film d’époque» qu’au diktat féministe actuel. Toujours produite par son mari Philippe Carcassonne (ça aide), l’auteure de Coco avant Chanel (2009) y approche son grand homme avec une délicatesse rare, qui respecte autant sa musique que les zones...
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