L’improbable mariage de la carpe et du lapin

Publié le 22 octobre 2017

© Johanna Castellanos / Bon pour la tête

Les vicissitudes et les observations d’un politicien de milice lors d’une séance d’un parlement d’une ville de taille honnête, Bienne.

Une fois par mois, quand je me rends un peu avant 18 heures dans la salle qui abrite les délibérations du parlement de ma ville, je me pose invariablement cette éprouvante question: ne serais-je pas plus utile à la société si je me contentais de cueillir des champignons et d’en revendre les plus comestibles au restaurant du coin pour qu’ils en fassent une sirupeuse omelette ou des croutes croquantes?

55 000 habitants, 60 élus

Chaque troisième jeudi de l’année, sauf au mois de juillet dédié aux vacances scolaires, nous sommes 60 à nous retrouver dans ce médiéval hémicycle de la vieille ville de Bienne, 55 000 habitants. Un quartier délicieux, dédié à la mobilité douce, mais si mal «vendu». Séparée du reste de la ville, par une route au trafic motorisé dense, cette vieille ville où on notamment vécu d’illustres personnalités comme Jean-Jacques Rousseau ou Johann Heinrich Pestalozzi, souffre d’un déplorable déficit d’image. Pourtant, il fait bon s’attarder la journée sur ses terrasses silencieuses ou écouter le soir des concerts de jazz ou de rock qui s’y tiennent régulièrement à ciel ouvert.

Quand mon emploi du temps le permet, j’ai pour habitude de me rendre au Parlement bien en avance. Quelques fois, les Jeunes UDC ou leurs contemporains du PS y distribuent des tracts. Mais les plus actifs actuellement, sont les militants et les sympathisants du POP, le Parti ouvrier et populaire. Depuis le début de la législature, après trois décennies d’absence,...

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