L’identité numérique, miracle ou mirage?

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Alors que près de la moitié de la population suisse rêve de se libérer de sa dépendance au smartphone et que la première mouture de l’e-ID avait été rejetée en 2021 par 64,3 % des votants, on peine à comprendre l’obsession de nos gouvernants à revenir en force, si rapidement, afin de nous doter d’un tel dispositif. Y aurait-il des pressions de l’extérieur? Des raisons de compétitivité économique? Serait-ce l’influence de l’Union européenne et donc le souci de notre euro-compatibilité, comme dans le cas de la crise covid où bon nombre de décisions auraient été prises, non par nécessité scientifique, mais pour «faire comme nos voisins»?
Quoi qu’il en soit, le Conseil fédéral a mis les bouchées doubles pour swiyu. Une version test est déjà accessible. La Confédération a dépensé 62 300 francs pour trouver le nom. Selon le portail du gouvernement suisse, 182 millions de francs ont été engagés pour le développement de l’infrastructure pour la période 2023 à 2028 et attribués à l’entreprise privée Elca. Ce montant, prélevé sur les fonds publics avant même la validation du projet en votation populaire, interpelle dans un contexte où la santé, le social et la culture subissent des coupes budgétaires. Si la votation est acceptée, la maintenance annuelle de l’application coûterait 25 millions de francs supplémentaires, selon les estimations officielles.
Le slogan «gagner du temps et de l’argent» est martelé pour promouvoir swiyu, avec la promesse d’une application «gratuite» pour les citoyens. Mais cette gratuité est...
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