L’Europe et son ennemi intérieur

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«La menace qui m’inquiète le plus vis-à-vis de l’Europe n’est ni la Russie, ni la Chine, ni aucun autre acteur extérieur. Ce qui m’inquiète, c’est la menace intérieure, le recul de l’Europe par rapport à certaines de ses valeurs les plus fondamentales: des valeurs partagées avec les États-Unis d’Amérique…» Cette déclaration du vice-président américain JD Vance à la Conférence de Munich en février dernier avait stupéfié et scandalisé l’Europe. Comment ose-t-il nous critiquer et mettre en doute notre liberté d’expression, puisque c’était à cela que Vance faisait allusion, alors que nous en sommes les plus fidèles gardiens et les plus loyaux serviteurs?
Oui, JD Vance, quoiqu’on puisse penser du personnage, a osé mettre le doigt là où ça fait mal, sur l’angle mort de notre morale affichée, sur ces valeurs que nous proclamons mais que nous n’appliquons pas en invoquant de fallacieux prétextes. C’est peut-être triste à dire, mais JD Vance a raison.
Quand on se donne la peine de décortiquer le discours dominant et la manière dont nos politiques et nos médias rendent compte des crises et des conflits qui ensanglantent le monde, on ne peut qu’être épouvanté par les biais, la partialité, les partis pris qui font de nos postures morales des impostures et de nos indignations vertueuses des monuments d’hypocrisie.
Des partis pris injustifiables
Le cas de la guerre en Ukraine est flagrant et nous en avons déjà beaucoup parlé. En trois ans, et même en onze ans si on remonte à 2014, pratiquement aucun des...
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