Elections municipales serrées dans la capitale

Publié le 10 octobre 2019
Ce dimanche, les Hongrois sont appelés à renouveler leurs conseils municipaux pour cinq ans. L’enjeu véritable de ce vote est de plus grande ampleur. Questions: Budapest, la capitale, tombera-t-elle aux mains de l’opposition? Le Premier ministre Viktor Orbán et son parti, le Fidesz, recevront-ils ce dimanche un tout premier avertissement?

En direct de Budapest

Place Deák Ferenc, dans le centre-ville de Budapest, jeudi dernier, un homme tient un stand de promotion électorale: des t-shirts jaunes et verts, des badges, des tracts, des affiches à l’effigie d’un homme à l’air avenant, Gergely Karácsony. À 44 ans, l’ancien maire du district de Zugló (le 14e arrondissement, peuplé par des familles de classe moyenne, au nord de Pest) est le candidat d’opposition de gauche à la mairie de Budapest lors des élections municipales qui se tiendront en Hongrie ce dimanche. À côté du stand, cette équipe du Párbeszéd Magyarországért Párt (Parti du Dialogue pour la Hongrie, qui réunit l’opposition) a osé une caricature: sur les genoux du Premier ministre Viktor Orbán se tient, comme une marionnette, le candidat favori à sa propre succession, István Tarlós, 71 ans, sans étiquette mais soutenu par le Fidesz, le parti de droite conservatrice au pouvoir (et l’actrice Scarlett Johansonn, de passage à Budapest, nous y reviendrons).

© Bernard Lebrun
Les touristes regardent l’ensemble d’un air vaguement intrigué. Personne ne s’arrête, mais l’homme, derrière son stand, garde le sourire. D’après les derniers sondages, Karácsony, désigné par une primaire des principaux partis de gauche, talonne le maire sortant. La capitale est un bastion à prendre, le Fidesz n’y réalise pas ses meilleurs scores (41% aux Européennes de mai 2019). Unique mégapole de près de 2 millions d’habitants, Budapest représente un cinquième de la population hongroise.
Les autres candidats font plutôt de la figuration. Le polémiste habitué des plateaux de télévision et des débats houleux, Róbert Puzsér, se présente comme indépendant, sans vraiment de succès. Gyula Thürmer représente le parti communiste, que l’on préfèrerait ici aux oubliettes. Quant à Krisztiá...

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