D’une guerre l’autre

L’incendie de Saint-Gingolph vu depuis Vevey, 23 juillet 1944 © Coll. part.
Le narrateur anonyme d’Et Saint-Gingolph brûlait ressemble beaucoup à l’auteur, qui avait le même âge que lui ou à peu près au moment du récit – né en 1924, décédé en 1988, Henri Debluë était l’oncle de François, poète et librettiste d’une autre Fête des Vignerons; hormis Et Saint-Gingolph brûlait, le Montreusien nous a encore laissé un roman, Les cerises noires ainsi que plusieurs pièces de théâtres, dont Le procès de la truie.
Lorsque débute le récit, nous sommes au plus fort de la guerre, en 1943. Le narrateur s’apprête à entrer à l’école de recrue. En attendant, il tue le temps dans sa cité natale, Montreux, aux allures de belle au bois dormant. Bien que la Suisse constitue une sorte d’îlot miraculeusement préservé au milieu de la tempête de la guerre, touristes et riches étrangers l’ont désertée. Les hôtels qui ont fait la gloire de Montreux ont fermé pour la plupart, ou, pour les quelques-uns encore ouverts, n’accueillent plus que de rares clients.
Cette nuit-là encore, comme souvent, le narrateur traine son ennui dans les rues de Montreux avec Wang, un jeune Chinois. La guerre l’avait surpris alors qu’il venait de s’inscrire dans une école internationale à Genève après avoir séjourné à Londres, Paris et Milan. Ne voulant ou ne pouvant pas rentrer dans son pays, il avait choisi de rester en Suisse. Qui est-il? D’où vient-il? On n’en saura pas davantage. Pour l’heure, Wang a trouvé un emploi de valet auprès d’un comte allemand installé au Montreux-Palace...
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