Compétences indispensables et professions émergentes pour un futur responsable avec l’IA

Publié le 31 octobre 2025

© Shutterstock

L’Histoire éclaire le présent et préfigure les futurs possibles. Les conférences de Macy (1946 1953) montrent comment le dialogue entre disciplines comble les angles morts de la connaissance et pose les bases de l’intelligence artificielle. Des enseignements essentiels pour guider l’utilisation responsable de celle-ci dans un monde où tout s’influence et rétroagit. Pour mieux saisir ces enjeux, il est conseillé de se référer aux deux articles précédents.

L’Histoire s’impose toujours plus vivement lorsque nous l’ignorons. Elle nous transmet les mémoires des actions passées, subtilement liées au contexte du présent, et elle prend sens, qu’un récit soit confirmé ou infirmé. Elle nous permet de repérer les signes ayant façonné ce présent et, à partir d’eux, de construire des futurs probables et cohérents. Les informations historiques signalent ainsi les points de départ des erreurs humaines se manifestant aujourd’hui dans le désordre visible. Mais le monde dans lequel nous vivons reste nuancé et complexe; il nous oblige à l’aborder avec la même subtilité, en comprenant le passé pour éclairer le présent, et en retournant sur le présent pour relire le passé – une boucle que nous n’avons pas encore entièrement réconciliée.

Dans cette perspective, on reconnaîtra une profession du futur – l’ingénierie conceptuelle – qui ne sera pas seulement une discipline autonome, mais une extension naturelle de professions actuelles dont la vocation est de combler les écarts de connaissances entre disciplines. Prenons un exemple pertinent. Dans la sphère sociotechnique – autrement dit l’étude de l’intersection entre la technologie et ses conséquences pour notre société – les sociologues auront un rôle central mais transformé. Leur travail ne se limitera plus à l’observation et à l’analyse classique. Ils interviendront comme médiateurs et facilitateurs de dialogue entre disciplines, traduisant les dynamiques sociales pour éclairer l’usage et l’impact des technologies auprès du grand public.

Dans cette logique, nous observons que l’histoire n’existe jamais de manière isolée: chaque événement est comme une pierre lancée dans l’eau. Ce sont les vagues qu’il engendre – leurs réverbérations, réactions et retours – qui permettent d’en mesurer l’impact.

Les conférences de Macy (1946 – 1953)

Entre 1946 et 1953, les conférences de Macy, tenues à New York et auxquelles participait notamment Claude Shannon, ont joué un rôle fondateur en mettant en relation des disciplines jusque-là isolées: de la biologie à la psychologie, en passant par la logique, l’ingénierie et la sociologie. En comblant leurs écarts de connaissances, ces chercheurs ont jeté les bases de la cybernétique, fournissant les premiers cadres conceptuels reliant communication, rétroaction et apprentissage. Ces échanges interdisciplinaires ne sont pas anodins: ils ont posé les fondations conceptuelles ayant rendu possible l’émergence de l’intelligence artificielle. Ainsi, l’IA n’est pas un monolithe; à l’image de l’humain, elle résulte de l’assemblage de multiples éléments – modèles mathématiques, philosophiques, psychologiques et biologiques, architectures computationnelles et neuronales, théories de l’information et autres savoirs empiriques – qui, combinées, forment un tout opérationnel. Pour résumer, les humains devaient comprendre comment relier ces parts et pourquoi – et cela commençait par le dialogue.

Parmi ces échanges, l’exemple de Warren McCulloch, neurophysiologiste et mathématicien, illustre parfaitement la dynamique d’une pensée systémique appliquée aux interactions interdisciplinaires. Aux conférences, il fut confronté aux problèmes sociaux et comportementaux présentés par le sociologue Talcott Parsons. Les deux chercheurs étatsuniens appartenaient à des disciplines radicalement différentes: McCulloch explorait les circuits neuronaux et les principes de rétroaction dans le cerveau, tandis que Parsons analysait les comportements collectifs et les structures sociales. L’écart de leurs connaissances était évident: ce que Parsons percevait comme un chaos social échappait à ses modèles, alors que McCulloch discernait des schémas formels déjà connus en neurophysiologie.

Pour combler cet écart, ils s’engagèrent dans un dialogue réflexif et systémique. McCulloch interrogeait les situations sociales, testait des analogies avec la communication des circuits neuronaux et montrait comment des boucles de rétroaction pouvaient expliquer certains comportements collectifs. Il maîtrisait les réseaux neuronaux et les calculs cérébraux, mais ne voyait pas comment ces modèles pouvaient éclairer les comportements collectifs ou les structures sociales. Parsons, de son côté, exposait les contraintes sociales et les dynamiques invisibles que ses modèles ne captaient pas. Il comprenait les systèmes sociaux et les interactions entre individus et institutions, mais ne percevait pas comment les principes des réseaux biologiques pouvaient s’appliquer à ses modèles. Dans ce va-et-vient réflexif, les deux chercheurs identifièrent des patterns invisibles jusque-là, chaque éclairage de l’un enrichissant la compréhension surprenante de l’autre, comblant ainsi des angles morts insoupçonnés.

Ce dialogue rétroactif contant a permis de traiter un problème central: relier la dynamique des systèmes biologiques à celle des systèmes sociaux, construisant ainsi un pont entre neurophysiologie et sociologie. Ensemble, ils ont compris comment les parties et leurs liens produisent des comportements complexes – une vision de la complexité des systèmes humains que ni l’un ni l’autre n’aurait pu saisir seul. La danse sous-jacente restait la même, le jeu des boucles de rétroaction et l’art de l’ajustement s’y manifestant pleinement.

Aujourd’hui, le dialogue entre disciplines montre que la responsabilité liée à l’usage de l’intelligence artificielle est indissociable des choix et des pratiques de celles et ceux qui l’observent et l’utilisent. L’IA – capable d’amplifier les biais autant que la créativité et l’esprit critique – est un instrument tout aussi puissant qu’à portée de main, mais son impact n’existe qu’en interaction avec le contexte humain qui la guide. Comme McCulloch et Parsons l’ont montré, comprendre les angles morts de chacun, par le dialogue, révèle que nos connaissances ne sont jamais complètes en elles-mêmes. Plutôt que de réinventer la roue, nous pouvons appliquer des approches éprouvées et adaptées, tout en restant attentifs à la façon dont nos actions modifient le système dans lequel nous agissons. Combler l’écart de connaissances entre l’IA et la société devient un processus réflexif. Nous ajustons nos méthodes, prévenons les effets indésirables et orientons les applications vers des finalités bénéfiques, tout en sachant que chaque décision influence le système global et reconfigure simultanément notre perception de la réalité.

Ceci illustre pleinement ce que la cybernétique cherche à accomplir. Elle relie et opérationnalise le savoir partagé de manière continue, s’appuyant sur un langage commun conçu et éprouvé lors de ces conférences, capable de traverser les différentes disciplines et de générer une valeur sociale concrète et durable. Appliquée aujourd’hui surtout à la technologie, l’approche cybernétique n’exprime encore qu’une minime fraction de son potentiel. Si elle était adoptée transversalement, elle permettrait de mieux comprendre les dynamiques d’autorégulation à l’œuvre entre une diversité de domaines scientifiques. Elle se déploie alors comme une théorie unifiée, une sorte de multiprise conceptuelle qui organise le savoir selon ses intersections et rend visibles les angles morts qui, autrement, resteraient ignorés.

Quels atouts adopter pour une utilisation cohérente de l’IA, et pourquoi?

Cette question nous entraîne dans le monde abstrait, souvent perçu comme indifférent par ceux qui le jugent sans importance, faute de preuves «tangibles». Pour que l’humain et l’IA interagissent de manière constructive et responsable – en prenant en compte la notion de surprise et d’information décrite par Claude Shannon dans «Comment naviguer dans un monde en perpétuelle mutation» – trois notions centrales, formant le tronc de la cybernétique, viennent s’ajouter à nos compétences actuelles :

  • Le principe de rétroaction (feedback)
    Imaginez un système où chaque action que vous posez transforme le monde autour de vous, et où ces transformations vous renvoient à leur tour de nouvelles informations. La rétroaction consiste à observer comment vos gestes influencent le système et comment ce système vous influence en retour. En pratique, comprendre ces boucles permet d’ajuster vos décisions au fur et à mesure pour que l’ensemble reste en équilibre et évolue de manière plus cohérente. C’est un peu comme revoir un film: à chaque vision, le sens se renouvelle et éclaire différemment l’ensemble de l’histoire.
  • L’observation des liens entre parties et leur vue d’ensemble (approche holistique/systèmes)
    Plutôt que de se concentrer sur des éléments isolés, cette approche consiste à regarder comment chaque partie interagit avec les autres et avec l’ensemble, et à prêter attention aux mots choisis pour décrire ces interactions, car leur sens façonne notre compréhension. C’est comme observer un réseau de rivières, où chaque cours d’eau influence le débit global et crée des effets que l’on ne verrait pas en analysant une seule rivière. En intégrant les parties dans leur contexte et en considérant la sémantique qui accompagne leur description, on peut anticiper les conséquences globales des actions locales et comprendre les patterns émergents qui échappent à une analyse fragmentée.
  • Réflexivité / approche méta
    Combinant physique et philosophie, le chercheur autrichien Heinz von Foerster applique cette idée dans cette triade méthodique. La réflexivité consiste à se considérer soi-même comme faisant partie de ce que l’on observe, à se questionner sur sa propre manière de percevoir et d’agir, et à prendre conscience des mots que l’on utilise pour décrire le monde, car chaque terme choisi façonne notre compréhension et influence nos actions. C’est comme tenir un miroir devant ses propres pensées et décisions pour mieux comprendre comment elles influencent le système. En pratique, cela permet de réviser ses modèles, ajuster ses hypothèses et gouverner un système à plusieurs niveaux, tout en évitant de se retrouver enfermé dans des certitudes ou des biais. L’objectif est d’accroître l’adaptabilité et de rendre chaque action consciente de son impact sur l’ensemble, en favorisant l’empathie, car cette approche nous incite également à nous mettre à la place des autres.

Si l’on néglige la pratique de ces trois piliers de base – feedback, approche holistique et réflexivité – au moment où humains et IA interagissent, cela peut déclencher des effets en chaîne souvent invisibles à notre regard. Ces effets naissent généralement de notre désir de certitude ou de la recherche de confirmation de biais dans un environnement incertain, pouvant s’avérer contre‑productifs. Ces effets reflètent notre mécompréhension, à la fois méthodique et philosophique, de la manière dont nous pilotons l’instrument. Certains tentent de réduire l’incertitude pour maintenir l’équilibre de sens, tandis que d’autres cherchent à accroître la certitude à tout prix, oubliant que chaque action influence le système global.

Dans un monde complexe, le monde binaire s’élargit

Comprendre ce monde ne consiste pas seulement à établir de nouvelles règles, mais à développer une manière renouvelée d’observer et d’évaluer. Les repères traditionnels, dits binaires – vérités absolues, causalités linéaires et compartimentations rigides – ont servi à structurer le monde industriel. Mais dès que les éléments se pluralisent, interagissent et s’influencent, ces repères se fissurent. Il ne s’agit pas de les remplacer systématiquement, mais de les compléter en tenant compte des principes qui relient les parties au tout et qui permettent de percevoir la dynamique sous-jacente des systèmes complexes. 

Les mesures quantitatives, statistiques et autres indicateurs traditionnels conservent leur pertinence, car ils fournissent des repères fiables et tangibles pour comprendre et comparer des phénomènes, même au sein de systèmes complexes. Mais dans un monde où tout interagit et rétroagit, ces outils seuls ne suffisent pas. Il devient crucial d’intégrer des approches qui permettent d’observer les dynamiques émergentes, de percevoir les interactions implicites et d’anticiper les conséquences inattendues, afin de maintenir une compréhension cohérente et adaptable des systèmes dans leur ensemble.

Les approches quantitatives fournissent des chiffres, des tendances, des mesures objectives. Elles indiquent ce qui se passe, combien et à quelle vitesse, capturant un aspect statique du moment, mais elles manquent souvent le pourquoi, le comment, et les interactions subtiles qui permettent de comprendre ce qui se déroulera potentiellement au-delà de ce point. En d’autres termes, elles donnent des repères, mais pas toujours le contexte nécessaire pour comprendre les conséquences dans un système complexe. C’est là que le qualitatif intervient: il ajoute la compréhension des liens, des motivations, des motifs émergents et des impacts humains ou environnementaux qui ne se traduisent pas facilement en chiffres. Dans un monde complexe, la combinaison de ces deux approches – chiffres et sens – devient indispensable pour éclairer les décisions et anticiper l’impact de nos choix.

Ainsi, dans un monde où tout s’influence et rétroagit, les décisions cohérentes ne peuvent plus reposer uniquement sur des mesures linéaires et objectives. Les approches qualitatives permettent de saisir les interactions, les contextes et les dynamiques invisibles derrière les chiffres. En combinant les données quantitatives et l’analyse qualitative, on obtient un panorama complet. On voit non seulement ce qui se passe et à quelle échelle, mais aussi pourquoi cela se produit et comment les différentes parties du système s’influencent mutuellement.

Pour un instant, fermons la porte du monde «rationnel» pour rendre l’ensemble palpable à notre imagination.

Vers une harmonie entre humain et technologie

Un orchestre joue une partition, mais pour rester harmonieux, il ne suffit pas que chaque musicien respecte ses notes, en rythme, durée et volume. Le chef d’orchestre coordonne l’ensemble, assurant fluidité, harmonie, énergie et émotion collective, ajustant les nuances pour que chaque instrument influence non seulement la symphonie mais aussi les repères et l’apport émotionnel des danseurs d’un corps de ballet. Après chaque répétition ou représentation, l’orchestre réévalue son jeu, ajuste certains instruments, affine ce qui doit être ajusté, dans un cycle constant de feedback et de révision qui illustre parfaitement comment un système complexe doit être maintenu et actualisé en continu. Chaque nouveau morceau, chaque musicien qui le joue pour la première fois, exige des ajustements rapides et précis afin de maintenir la cadence et l’harmonie, rappelant que l’adaptation et l’attention aux interactions restent un processus permanent.

Ces dynamiques, qu’elles soient individuelles ou collectives, sont au cœur de toute intention créative, éthique, relationnelle ou décisionnelle. Elles représentent des atouts uniques à la nature humaine, impossibles à remplacer par la seule logique algorithmique. L’humain demeure la source de ce que signifie «être humain», quelle que soit l’interprétation physique ou abstraite que l’on en donne. L’intelligence artificielle, quant à elle, représente l’extension de cette humanité, sa variable; tandis que l’humain y représente son origine et sa constante. Comprendre ce rapport technologique et sociologique permet d’aborder la transition avec moins d’anxiété – ces mêmes anxiétés qui brouillent le signal de la créativité humaine et limitent les bénéfices à long terme. À l’inverse, un alignement réfléchi et constructif avec la machine peut renforcer l’ensemble du système et favoriser des résultats bénéfiques pour tous.

La capacité à comprendre le monde et à s’y adapter dépend de la manière dont nous le percevons. Le monde se reconfigure en permanence et nos perceptions façonnent à la fois notre compréhension et nos actions. Pour évoluer avec ce changement rapide, nous devons actualiser nos connaissances, ajuster nos interactions et prendre conscience des effets que chaque décision exerce sur l’ensemble. On dit souvent que l’Histoire ne se répète jamais mais qu’elle a tendance à rimer. Quelle que soit notre origine, notre culture ou notre position, comprendre et agir ne sont qu’un même mouvement vivant, où l’histoire nous véhicule à cet instant même pour se répondre par un effet de surprise rare mais familier – celui permettant de retrouver une certaine harmonie.

S’abonner
Notification pour
4 Commentaires
Le plus ancien
Le plus récent Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires

À lire aussi

Sciences & Technologies

IA générative et travail: libération ou nouvelle aliénation?

L’avènement de l’intelligence artificielle, en particulier les modèles génératifs comme ChatGPT, semble annoncer une importante transformation de l’économie mondiale. Plus en profondeur, elle questionne le sens même du travail et de notre humanité. Tour d’horizon des enjeux humains, environnementaux et éducatifs de cette révolution numérique.

Jonathan Steimer
Sciences & Technologies

Intelligence artificielle: quelle place pour la liberté de la presse et le quatrième pouvoir?

Exercer son esprit critique alors que les promesses de facilité et de rapidité des systèmes d’IA nous invitent à l’endormir et à la paresse intellectuelle devient une nécessité vitale pour chacun d’entre nous. S’interroger sur ce que fait l’IA à la presse et aux médias est tout aussi impératif. Cela (...)

Solange Ghernaouti
Sciences & Technologies

Economie de la connaissance: un tournant éthique pour notre temps?

L’interconnexion mondiale a transformé l’économie. La valeur ne se crée plus seulement par les ressources ou la force de travail, mais par des systèmes qui apprennent, s’adaptent et utilisent l’information de manière intelligente. Autrement dit savoir apprendre, relier, contextualiser, interpréter, transmettre et créer du sens utilisable dans un environnement complexe. (...)

Igor Balanovski
Politique

La France est-elle entrée en révolution?

Le pays est devenu ingouvernable et la contestation populaire ne cesse d’enfler. La France fait face à une double crise de régime: celle de la Ve République et celle du système électif. Les Français, eux, réclament davantage de souveraineté. L’occasion, peut-être, de mettre fin à la monarchie présidentielle et de (...)

Barbara Stiegler
Sciences & Technologies

Dossier médical et soins informatisés, la grande soumission 

Les douze hôpitaux du canton de Vaud (Suisse) ont attribué à Epic Systems Corporation le remplacement du dossier patient informatisé. Derrière les arguments d’efficacité avancés pour justifier ce choix technique et organisationnel, l’opacité des coûts et la dépendance croissante aux solutions d’intelligence artificielle laissent présager une maîtrise toujours plus incertaine (...)

Solange Ghernaouti
Sciences & Technologies

Quand l’innovation vous pousse à mourir

L’innovation est devenue un impératif de survie plus qu’un moteur de progrès. Aucun dirigeant n’incarne mieux cette tension qu’Elon Musk, dont l’écosystème, mêlant voitures, satellites, robots et IA, fonctionne comme une machine à repousser l’effondrement et où chaque avancée devient une dette envers la suivante. Un cas d’école pour comprendre (...)

Tarik Lamkarfed
Histoire

80 ans de l’ONU: le multilatéralisme à l’épreuve de l’ère algorithmique

L’Organisation des Nations unies affronte un double défi: restaurer la confiance entre Etats et encadrer une intelligence artificielle qui recompose les rapports de pouvoir. Une équation inédite dans l’histoire du multilatéralisme. La gouvernance technologique est aujourd’hui un champ de coopération — ou de fracture — décisif pour l’avenir de l’ordre (...)

Igor Balanovski
Sciences & TechnologiesAccès libre

Comment naviguer dans un monde en perpétuelle mutation

Dans un océan d’informations, nos choix dépendent moins de ce que nous savons que de notre capacité à relier et organiser nos connaissances. Entre philosophie, psychologie et intelligence artificielle, découvrez comment naviguer dans un monde qui se reconfigure sans cesse afin de tirer parti du chaos et transformer l’incertitude en (...)

Igor Balanovski
Sciences & Technologies

Des risques structurels liés à l’e-ID incompatibles avec des promesses de sécurité

La Confédération propose des conditions d’utilisation de l’application Swiyu liée à l’e-ID qui semblent éloignées des promesses d’«exigences les plus élevées en matière de sécurité, de protection des données et de fiabilité» avancées par l’Administration fédérale.

Solange Ghernaouti
Santé

L’histoire des épidémies reste entourée de mystères et de fantasmes

Les virus n’ont pas attendu la modernité pour bouleverser les sociétés humaines. Dans un livre récent, les professeurs Didier Raoult et Michel Drancourt démontrent comment la paléomicrobiologie éclaire d’un jour nouveau l’histoire des grandes épidémies. De la peste à la grippe, du coronavirus à la lèpre, leurs recherches révèlent combien (...)

Martin Bernard
PhilosophieAccès libre

Quand l’IA gagne en puissance, la philosophie gagne en nécessité

A l’heure où les machines imitent nos mots, nos gestes et nos doutes, la frontière entre intelligence artificielle et intelligence humaine se brouille. L’IA, miroir de nos structures mentales, amplifie nos forces autant que nos dérives. Face à cette accélération, la philosophie s’impose: elle éclaire les liens, les contextes, les (...)

Igor Balanovski
Sciences & TechnologiesAccès libre

Superintelligence américaine contre intelligence pratique chinoise

Alors que les États-Unis investissent des centaines de milliards dans une hypothétique superintelligence, la Chine avance pas à pas avec des applications concrètes et bon marché. Deux stratégies opposées qui pourraient décider de la domination mondiale dans l’intelligence artificielle.

Philosophie

Une société de privilèges n’est pas une société démocratique

Si nous bénéficions toutes et tous de privilèges, ceux-ci sont souvent masqués, voir niés. Dans son livre «Privilèges – Ce qu’il nous reste à abolir», la philosophe française Alice de Rochechouart démontre les mécanismes qui font que nos institutions ne sont pas neutres et que nos sociétés sont inégalitaires. Elle (...)

Patrick Morier-Genoud
Sciences & Technologies

Les délires d’Apertus

Cocorico! On aimerait se joindre aux clameurs admiratives qui ont accueilli le système d’intelligence artificielle des hautes écoles fédérales, à la barbe des géants américains et chinois. Mais voilà, ce site ouvert au public il y a peu est catastrophique. Chacun peut le tester. Vous vous amuserez beaucoup. Ou alors (...)

Jacques Pilet
PhilosophieAccès libre

L’individualisme, fondement démocratique, selon Tocqueville

Notre démocratie est en crise, comment la réinventer? Que nous enseignent ceux qui, au cours des âges, furent ses concepteurs? Pour le penseur français Alexis de Tocqueville (1805-1859), l’individualisme et l’égalisation des conditions de vie sont deux piliers essentiels de la démocratie.

Bon pour la tête
Culture

Un western philosophique où les balles sont des concepts

Le dernier livre d’Alessandro Baricco, «Abel», se déroule au Far West et son héros est un shérif tireur d’élite. Il y a bien sûr des coups de feu, des duels, des chevaux, mais c’est surtout de philosophie dont il s’agit, celle que lit Abel Crow, celle qu’il découvre lors de (...)

Patrick Morier-Genoud