Au Venezuela, la contestation s’intensifie

Publié le 22 octobre 2020
Près de deux mois avant les élections législatives au Venezuela, les habitants des zones rurales (où le Président Chavez, aujourd'hui contesté, emportait une majorité de voix) protestent dans les rues dès la tombée du jour. Le mois de septembre a vu se succéder plus d'un millier de rassemblements partout dans le pays.

Une station de la radio nationale vénézuélienne diffuse les messages provenant de certains villages ruraux : «A Yaracuy, dit le présentateur, nous sommes sans lumière et sans eau. Internet est rare»; A Zulia: «Nous avons été sans eau pendant deux ans, hier elle est arrivée sale et malodorante». A Caracas : «Nous cuisinons au bois car il n'y a pas de gaz».
La détérioration des conditions de vie au Venezuela semble ne pas avoir de fin. Ni la pandémie de Covid19, ni la présence des militaires dans les rues, n'ont suffi à étouffer l'explosion sociale déclenchée depuis plusieurs semaines par le manque d'eau, d'électricité, de gaz et d'essence, entre autres.
Un tumulte qui vient des zones rurales, au fin fond du pays. Rien qu'en septembre, il y a eu 1‘193 manifestations, une moyenne de 40 par jour. Avec 404 rassemblements de protestation, la crise du carburant a été la principale raison des manifestations de ce mois-ci.
Ce chiffre, enregistré par l'Observatoire vénézuélien des conflits sociaux (OVCS), place le mois de septembre comme le mois où le taux de revendication a été le plus élevé de l'année.
Encerclés par la police
Plus récemment, le premier dimanche d'octobre, un groupe d'habitants d'El Socorro, à plus de 300 kilomètres au sud de la capitale Caracas, a protesté dans les rues en raison de la mauvaise qualité des services.
Au cours des dernières semaines, la ville a été soumise à un sévère rationnement de l'énergie. Et quand les lumières s'allument enfin, cela ne dure pas plus de dix minutes. Cela a affecté le fonctionnement d'un grand nombre d'appareils ménagers. Pendant les manifestations nocturnes, les gens ont brûlé des pneus et ont bloqué les voies de communication. Un groupe de jeunes a forcé les portes de l'Hôtel de ville et a détruit une partie de l’infrastruc...

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