La responsabilité de Staline dans les millions de morts soviétiques de la Seconde guerre mondiale

Publié le 13 juin 2025

Le «généralissime» Joseph Staline. – © DR

La victoire, en 1945, de l'Armée rouge, avec une guerre qui a fait plus de 27 millions de morts soviétiques, a permis à Staline, s'étant nommé «généralissime», de parader en uniforme blanc et de passer pour un grand chef de guerre aux yeux du monde entier. Miracle de la propagande. La réalité est assez différente.

Après l’arrivée d’Hitler au pouvoir, suite à la ligne politique criminelle imposée par Staline au PC allemand, à qui il était ordonné de combattre prioritairement le Parti social-démocrate alors que les deux partis ouvriers avaient la majorité électorale, les dirigeants militaires soviétiques savent qu’une guerre avec l’Allemagne est probable et ils s’y préparent en élaborant une théorie militaire nouvelle, basés sur leur expérience acquise durant la Guerre civile, et largement en avance sur celles des autres pays. L’Armée rouge créée sous la direction de Trotsky, commissaire à la guerre de 1918 à 1925, a sauvé la Révolution par sa victoire contre les armées blanches et la douzaine de pays capitalistes intervenus dans le conflit. L’expérience accumulée par Trotsky et l’état-major avec Toukhatchevski à sa tête en fait une armée de haut niveau.

Moshe Lewin, un des meilleurs connaisseurs de l’URSS en parle dans son livre Le Siècle soviétique: «Les stratégies qui seraient celles de la Seconde Guerre mondiale avaient été brillamment annoncées par Toukhatchevski. Il avait littéralement ‘bombardé’ Staline de notes et d’articles sur la nécessité de se préparer à une guerre de haute technologie, où la mobilité des armées devait jouer un rôle sans précédent (pour des percées suivies d’encerclements). Le tout exigeait un nouveau système de commandement et de coordination des forces. De fait, dès le début du conflit, les Allemands ont utilisé cette stratégie contre les troupes soviétiques, avec des succès foudroyants.»

Staline décapite l’armée rouge

Staline, totalement incompétent sur le plan militaire, décide à partir...

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