L’opération Wuambushu fait perdre le nord à tout le monde

Publié le 12 mai 2023

Rassemblement en soutien à l’opération Wuambushu. © DR

Annoncée de façon tonitruante sur les plateaux de télévision française (après des fuites dans «Le Canard enchaîné») par le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin, il y a 2 semaines, l'opération Wuambushu semble bien avoir du plomb dans l'aile. Sur place, à Mayotte, les tensions sont de plus en plus exacerbées. Le risque de dérapages, entre la population mahoraise et les immigrés clandestins comoriens, est réel et palpable. La marge de manœuvre du gouvernement français repose sur le fil du rasoir.

Saïd Issouf, journaliste à Mayotte


Lancée il y a deux semaines à grand renfort de policiers, gendarmes et CRS dépêchés sur place depuis l’Hexagone, cette opération de police de très grande envergure est censée ramener la paix et la sécurité aux 500’000 habitants de Mayotte. Plus encore, «Wuambushu» (qui signifie «audace de faire» en Shimaoré, l’une des langues locales), est l’ultime moyen d’éviter le chaos dans lequel s’avance inexorablement l’île de Mayotte en proie à une violence sans précédent et à une immigration clandestine exponentielle pour un petit bout de terre de 375 km2 perdu au milieu de l’océan Indien.

Force est de constater, cependant, que cette opération de la dernière chance (tant pour le gouvernement français à Paris que pour les Mahorais) patine pour diverses raisons, quoi qu’en dise Gérald Darmanin. Lors de la traditionnelle séance de questions au gouvernement, il expliquait aux députés de l’Assemblée nationale que les objectifs fixés étaient en passe d’être atteints. S’il est vrai que quelques individus présentés comme des meneurs présumés des hordes de voyous ont été arrêtés au cours de ces derniers jours et présentés devant la justice, on reste encore très loin du compte.

En effet, à l’extérieur des tribunaux, des bandes de jeunes cagoulés ne manquent pas, quasi quotidiennement, de s’en prendre aux forces de l’ordre chargées de pacifier un territoire qui a grand besoin d’un retour à l’ordre républicain. Ces délinquants majoritairement issus de l’immigration clandestine incontrôlée (mais aussi de jeunes mahorais) terrorisent la population locale qui vit terrée chez elle à la nuit tombée. Ils pillent les maisons, souvent en présence de leurs occupants, rançonnent et violentent les gens pour un téléphone portable, de l’argent et tout ce qui représente une valeur marchande à leurs yeux. Ils n’hésitent pas à brûler des automobiles garées sur des parkings et des locaux d’entreprises dans des zones industrielles, interrompre la circulation des heures durant par des actes de vandalisme, s’en prenant trop souvent aux bus scolaires qu’ils caillassent avant de les prendre d’assaut équipés de machettes… A Mayotte, c’est désormais escortés par les gendarmes que les collégiens et lycéens se rendent en cours, laissant à la maison des parents angoissés et apeurés toute la journée, craignant pour la sécurité de leurs enfants.

Les causes de ce cauchemar que vivent les habitants de cette île pourtant paisible et accueillante, aux allures de carte postale, sont multiples et complexes pour certaines d’entre elles. D’abord, une immigration clandestine qui n’a cessé de monter crescendo depuis 1994, et plus particulièrement depuis la transformation de l’île en département et région d’outre-mer en 2011. A Mayotte, l’immigration clandestine provient à 90% de l’Union des Comores dont la frontière maritime n’est qu’à seulement 70km du 101ème département français. Le reste se constitue de Malgaches, de ressortissants des pays des grands lacs (Rwanda, Burundi), du Congo (ex-Zaïre), de la Tanzanie, de la Somalie, du Yémen et du Sri Lanka. Géographiquement située dans l’archipel des Comores (4 îles que sont la Grande-Comore, Mohéli, Anjouan et Mayotte), le 101ème département français vit depuis 200 ans un contentieux territorial avec les 3 autres îles qui composent aujourd’hui l’Etat comorien.

Dernière colonie française de la zone, l’Union des Comores a accédé à l’indépendance le 6 juillet 1975. Elle estime que Mayotte lui revient de droit sur la base de la charte de l’ONU sur l’intangibilité des frontières héritées de la colonisation. Le problème est que les Mahorais (et la France) ont une autre approche de la question. Ils se basent sur une autre règle sacrée de l’ONU: le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes. Et c’est justement là que prennent leur source l’essentiel des problèmes d’insécurité qui frappent l’île aujourd’hui.

Avant 1841, l’archipel des Comores était constitué de 4 Etats distincts, érigés en sultanats féodaux, qui ne cessaient de se faire la guerre. Souvent, certains de ces sultans proclamaient théoriquement leur autorité sur l’une des îles alors qu’ils n’en avaient pas réellement le contrôle. Ce fut le cas de Mayotte, souvent violentée par son voisin immédiat, Anjouan, et qui conduisit son dernier monarque, Andrianatsouly (également sultan du royaume de Boeny dans l’ouest de Madagascar) à vendre l’île en 1841 au roi de France, Louis-Philippe d’Orléans. Depuis lors, les habitants de Mayotte n’ont cessé de faire valoir leur statut de Français, à contre-courant de l’histoire du monde et plus singulièrement du continent africain. Pendant que l’Afrique était saisie d’un vent de décolonisation (parfois violente à certains endroits) au lendemain de la Seconde guerre mondiale, Mayotte n’aspirait qu’à demeurer française de manière définitive au travers d’un statut de département d’outre-mer (DOM), et partager ainsi le même sort que le reste de la nation française. Problème, cette intention mahoraise n’a jamais été au goût des autres îles des Comores dont les dirigeants caressaient une toute autre ambition.

Un conflit vieux de deux siècles

En acquérant l’île de Mayotte pour 1’000 piastres en 1841, la France en a profité pour étendre son protectorat aux îles des Comores un demi-siècle plus tard, en même temps qu’elle avait colonisé Madagascar, à laquelle finit par être rattaché administrativement l’archipel des Comores. Dans le vent des indépendances africaines, Madagascar se détacha de la France en 1960. Un certain Saïd Mohamed Cheick (originaire de la Grande-Comore), alors député des Comores à l’Assemblée nationale française, proposa un projet de loi (ex-nihilo) pour transformer les 4 îles de l’archipel en Territoire Français d’Outre-mer (TOM), prélude à une future indépendance.

Le Parlement français acta ce principe sans avoir, au préalable, consulté les populations concernées. Résultats des courses, au moment du référendum d’autodétermination en 1974, la population de Mayotte se prononça massivement en faveur du maintien de leur île au sein de la République française. Un choix plusieurs fois réitéré par la suite à travers d’autres consultations référendaires, malgré une pluie de contestations de l’Assemblée générale de l’ONU.

C’est donc tout naturellement qu’en 2011, les Mahorais parachevèrent ce mouvement d’ancrage définitif à l’Etat français et à l’Union Européenne en devenant quelque temps après une région ultra périphérique de l’UE. Constatant son impuissance dans ce bras de fer, l’Union des Comores instrumentalisa et encouragea par tous les moyens l’immigration massive de ses populations vers Mayotte. Ce phénomène a connu son apogée sous la présidence de François Hollande, le Parti socialiste français dont il fut le chef de file n’étant pas, à vrai dire, un farouche défenseur du maintien de Mayotte dans la France, et surtout pas dans le cadre d’un statut de département d’outre-mer. Cette lâcheté politique eut pour conséquence immédiate le drame de l’insécurité que vivent les Mahorais aujourd’hui.

Dans la foule l’appartenance française est revendiquée. © DR

Une position très ambiguë de l’Etat français

Alors même que Mayotte est reléguée au rang de parent très pauvre de la métropole, qu’elle a vu ses dotations budgétaires réduites à peau de chagrin, le gouvernement à Paris n’a cessé d’accroître l’aide au développement en faveur de son partenaire comorien. Au point qu’il a fini par consentir à un projet de rapprochement maximal entre Mayotte et l’Union des Comores à travers une coopération décentralisée, baptisée le GTHN (Groupe de Travail de Haut Niveau), que les Mahorais ont très vite balayé d’un revers de la main. Décidés à récupérer Mayotte à n’importe quel prix, les Comoriens ont continué à se déverser en masse quotidiennement sur les rivages de l’île jusqu’à dépasser la moitié du nombre de ses habitants. Plus de 60% des accouchements sur le département proviennent de femmes comoriennes. Il en est de même pour les scolarisations dans les écoles maternelles, primaires, secondaires et même universitaires. Dans une île où le taux de chômage était déjà de 30% supérieur à celui de la France métropolitaine, aucun projet de développement économique et social ne tient debout. Les prévisions budgétaires sont constamment revues à la hausse.

Phénomène inattendu, alors que Paris ne cesse d’imposer aux Mahorais des obligations fiscales de même niveau que le reste de la nation française, elle laisse se développer à travers cette immigration incontrôlée toute une économie souterraine qui profite à des mafias comoriennes et africaines (prostitution, trafic d’êtres humains, marchandises de contrebande). Le bras de mer qui sépare Mayotte d’Anjouan (70 km) et de Madagascar (130 km) est une énorme autoroute de trafics en tout genre impliquant même des propriétaires métropolitains de voiliers.

L’immigration clandestine à Mayotte est en soi un marché très juteux pour certains qui exploitent à leur profit l’angélisme de la bureaucratie judiciaire française. Celle-ci n’est pas étrangère à l’explosion du ras-le-bol des citoyens de Mayotte. En effet, ces derniers ont un sentiment d’injustice, voire la certitude que l’appareil judiciaire local joue contre eux. «Il préfère condamner les victimes qui cèdent à la tentation de se faire justice plutôt que les bourreaux qui se présentent en mineurs criminels sans foi ni loi à l’image de ceux des favelas de Rio de Janeiro», entend-on régulièrement dans les nombreuses manifestations populaires en faveur de l’opération Wuambushu. Un sentiment renforcé par la prise de position publique du Syndicat de la magistrature (très ancré à gauche) quelques jours avant le déclenchement de cette opération annonçant son hostilité à la démarche du gouvernement français. Curieux comportement pour les Mahorais. La démocratie française est hélas ainsi faite.

Un risque palpable de guerre civile

Toujours est-il que l’opération Wuambushu que les Mahorais appellent tous de leurs vœux et qui bénéficie d’un soutien populaire massif à Mayotte ne fait pas consensus à Paris. Elle est même sujette à une controverse politique ubuesque, voire grotesque, de la part de politiciens aspirant à de futures responsabilités gouvernementales. Au nom d’un dogmatisme désuet, l’extrême gauche, mais aussi une partie du socialisme syndical, manifeste ouvertement son opposition à la démarche du gouvernement visant à reprendre la main sur les bandes criminelles qui terrorisent Mayotte. Idem pour les nombreuses associations et organisations de défense des droits de l’homme qui veulent priver les habitants de Mayotte du droit fondamental de vivre en paix sur leur terre, comme s’ils étaient immunisés face au calvaire quotidien que vivent leurs compatriotes, préférant se donner bonne conscience en se barricadant derrière des positions dogmatiques décalées face aux réalités mahoraises.

Les manifestants devant le marché de Mamoudzou. © DR

Cette situation a conduit à un blocage de l’opération de pacification de Gérald Darmanin sur «l’île aux parfums», à la suite d’une décision de justice. Une juge du tribunal judiciaire de Mayotte a ordonné l’arrêt de la première action de démolition d’un bidonville, retardant sérieusement la mise en œuvre d’une des trois phases importantes de Wuambushu qui est la récupération des fonciers publics et privés occupés illégalement par les immigrés clandestins comoriens. Des terrains destinés à être aménagés pour accueillir des logements sociaux et des équipements publics indispensables au développement de Mayotte.

Autre facteur (et non des moindres) qui enlise l’opération: le refus des autorités comoriennes de récupérer leurs ressortissants illégaux expulsés. Le gouvernement des Comores est vent debout contre cette opération qui le prive d’une manne financière conséquente issue de l’économie souterraine générée par l’immigration clandestine. Par décrets, le gouvernement fédéral tout comme le gouvernorat de l’île d’Anjouan (épicentre de cette immigration massive) interdisent aux navires transportant les populations reconduites aux frontières de débarquer sur le sol comorien. Pendant qu’elle crie au risque d’un massacre prochain de ses ressortissants à Mayotte, Moroni continue de cultiver un certain cynisme en défendant auprès de ses citoyens que le territoire fait partie intégrante des Comores et qu’il appartient à tous les Comoriens. L’opération Wuambushu bat les masques d’une diplomatie française très frileuse lorsqu’il s’agit de l’Etat comorien, obligée d’adopter un ton moins conciliant si elle veut éviter une guerre civile sur ce bout de territoire français. 

La saturation de la capacité d’accueil de Mayotte met en évidence le risque encouru par l’Hexagone face à ce tsunami d’immigrés illégaux. En effet, Paris reste sourd aux demandes répétées des élus mahorais de répartir le poids de cette immigration massive à l’échelle nationale, mais aussi de demander l’intervention de Frontex pour protéger ce qui est aussi une frontière de l’Union européenne. Seulement voilà, lassées par l’insécurité et le banditisme qui sévit sur leur territoire, les populations locales penchent de plus en plus vers la radicalité et veulent se défendre par leurs propres moyens. Les opérations coup de poing se multiplient depuis la fin de la semaine dernière pour empêcher les Comoriens de continuer à bénéficier des avantages du système social français à Mayotte, devant l’indifférence des autorités policières et préfectorales. Officiellement, Wuambushu doit se poursuivre jusqu’à son terme, car en dehors de cette opération, il n’y a point de salut pour les citoyens de l’île.

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