Une quête de liberté peu durable

© Universal Pictures International Switzerland
Avec Anora de Sean Baker, Palme d’or suprise à Cannes, The Bikeriders de Jeff Nichols représente l’honneur aujourd’hui quasiment perdu d’un cinéma américain de plus en plus vendu aux plateformes et rare dans nos salles – hormis les «blockbusters» ruineux et les petits films d’horreur. Soit un «cinéma du milieu», qui parle encore de gens réels avec une conscience sociale et historique, sans oublier de divertir. Ils sont toujours moins à occuper ce créneau, alors même que la plupart des vrais sujets sont là. Comme par exemple ces motards organisés en bandes qui avaient connu leur heure de gloire à l’écran (1966-72) avant de disparaître des radars mais qui n’en continuent pas moins d’exister de nos jours.
Cinéaste indépendant originaire du Midwest, Jeff Nichols (Shotgun Stories, Take Shelter, Mud, Midnight Special, Loving) est tombé un jour sur le fameux livre The Bikeriders du photographe Danny Lyon. Un reportage publié en 1968 et consacré aux Outlaws de Chicago, dont Lyon faisait alors partie. Incapable de se plier aux règles de Hollywood (il a pris la porte de A Quiet Place – Day One), voici donc que Jeff Nichols décide d’en tirer un film, se déclarant plus intéressé par cette dimension historique que par la réalité des motards d’aujourd’hui. Excellente idée, tant cette sous-culture à jamais représentée par les iconiques The Wild One avec Marlon Brando (Laslo Benedek, 1953) et Easy Rider de Dennis Hopper (1969) appelait un regard rétrospectif. Encore fallait-il trouver le moyen de dramatiser ce qui se présente...
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