Sauver le Système

© Jean-Claude Péclet
Cela paraît loin. Mars 2020. A neuf heures du soir tapantes, les gens sortaient sur leur balcon pour applaudir. Les infirmières, admirables. Les vendeuses, courageuses. Les ouvriers sur les chantiers, les éboueurs sur leur camion. Tous ces gens mal payés qu’on feignait de découvrir indispensables. Fidèles au poste, ils continuaient de faire tourner la machine tandis que, poussés au télétravail ou confinés, d’autres avaient les yeux rivés sur la courbe des contaminés, des morts.
Les textos pleuvaient: «Prends soin de toi». Prenons soin de nous.
Dès le 16 mars, j’ai cessé d’applaudir, agacé par une empathie dont le psychologue Paul Bloom souligne les dérives.
«Le virus et son côté « tirons tous à la même corde! » nous emmène vers une société de cocooning, vertueuse par nécessité, dotée d’une sorte de revenu minimum garanti en échange d’un fort contrôle social», notais-je alors sur mon blog.
Sept mois plus tard, certaines vendeuses ont reçu une prime, modeste. Les infirmières, en sous-effectifs chroniques, restent surchargées de travail. Toujours fidèles au poste, les ouvriers éventrent la route près de chez moi, pour la troisième fois en un an: les égouts en mode séparatif; ou la fibre optique; ou une amenée d’eau? Je ne sais plus.
La fortune des plus riches a encore augmenté depuis le début de la crise du coronavirus. Bref, le train-train.

© Jean-Claude Péclet
Enfin, pas tout-à-fait. Alors que l’été et la semi-liberté...
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