Lettonie, le casse-tête post-soviétique

Publié le 19 janvier 2024
La «NZZ» du 13 janvier dernier a publié un grand reportage sur l’est de la Lettonie, qui se trouve être russophone et qui est très marqué par l'influence de la Russie. Un fait qui dérange les dirigeants lettons, qui pensent que la langue et la culture lettonnes doivent primer. Un casse-tête post-soviétique pas unique du tout.

Avec une série de mesures, le gouvernement de Riga veut effacer tout ce qui est russe dans le pays. Le letton est la seule langue officielle, mais 37% de la population parle le russe comme langue maternelle. Dans l'est du pays, dans la région de Daugavpils, ce chiffre atteint 80 à 100% de la population. Ce qui n'était pas un problème pendant des décennies est devenu un enjeu politique après l'attaque russe contre l'Ukraine.
La Lettonie, qui a été occupée par l'Union soviétique de 1940 à 1941 et de 1945 à 1991, est indépendante depuis 32 ans. Durant cette période, la transition vers la langue lettonne a été difficile; il manquait et il manque toujours des enseignants dont le letton est la langue maternelle dans la région russophone. Et il manque aussi des ressources financières. 
Il ne faut pas oublier que l'Union soviétique a atteint sa plus grande extension au cours de la Seconde Guerre mondiale, avec l'incorporation des pays baltes (Estonie, Lettonie, Lituanie), de la Bessarabie, de la Touva, de la partie nord de la Prusse orientale ainsi que de territoires finlandais, polonais, tchécoslovaques et japonais. L'URSS était ainsi, dans l'histoire récente de l'humanité, l'Etat disposant du plus grand territoire d'un seul tenant. Le russe reste la langue de la communication interethnique, du commerce et des affaires, officiellement ou officieusement dans plusieurs pays ex-soviétiques. En Ukraine, ce fut l'un des points chauds du débat lors des élections présidentielles de 2004: Viktor Ianoukovytch était favorable à l'introduction du russe comme deuxième langue officielle, tandis que son rival Viktor Iouchtchenko s'y opposait.
Toute tentative de changer une langue parlée est vouée à l'échec, la dernière expérience en Suisse  l'a montrée, lorsque l'on a tenté, avec des millio...

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