Le roman de la peinture

Aragon, Henri Matisse, roman, édition originale, 1971 (à droite, portrait d’Aragon, fusain) © Coll. RA
Tout au long de sa vie, Louis Aragon (1897-1982) n’a cessé de fréquenter les peintres. Son initiation à l’art moderne a commencé très tôt. Au contact de Reverdy et d’Apollinaire, tous deux amis de Picasso. A peine Aragon est-il démobilisé, au sortir de la Grande Guerre, que c’est au peintre des Demoiselles d’Avignon qu’il rend visite. Son premier recueil de poésie, Feu de joie (1920) a pour frontispice un dessin du Malaguène, une petite nature morte cubiste. Et bien plus tard, en 1953, lors de la mort de Staline, c’est encore à Picasso, lui aussi membre du Parti communiste, qu’Aragon demande un portrait en hommage au «Petit père des peuple». Dessin qui paraît en première page de l’hebdomadaire littéraire du PCF que l’écrivain dirige alors, Les Lettres françaises. Au grand dam des camarades, furieux de cette figuration d’un Staline jeune. En complète opposition avec l’imagerie de bronze en vigueur de la propagande soviétique. Aragon est contraint de s’excuser.
Autre artiste avec lequel l’écrivain s’est lié durant ses années surréalistes, André Masson (1896-1987). Leur amitié survivra à toutes les tempêtes, y compris lorsque Aragon rompra avec Breton. Plusieurs des ouvrages du poète seront illustrés par Masson, notamment son Elégie à Pablo Neruda (1966). C’est aussi durant ces mêmes années de l’entre-deux guerres qu’il commence à écrire sur l’art et les peintres qu’il aime. Et bien après encore, quasi jusqu’à sa mort. Pas toujours à bon escient, à dire vrai.

Henri...
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