Le Crédit suisse censure le cinéma

La banque, dont le siège est à Zurich, semble appliquer les consignes américaines. – © Wikipédia
Et gare aux cinéastes voyageurs! La lettre précise que l’établissement met son nez dans tout ce qui touche, de près ou de loin, non seulement à la Syrie mais aussi à Cuba, à l’Iran, au Soudan, à la Corée du nord et à la Crimée.
De quelles sanctions parle-t-on? Il y a celles des Etats-Unis, qui frappent ces pays à l’extrême, celles des Nations Unies et de l’Union européenne, beaucoup plus restreintes, et enfin celles qu’a prises la Suisse. Les seules qui devraient être applicables à un établissement helvétique. Elles ont été prises en 2011 à l’endroit de la Syrie, et plusieurs fois complétées et assouplies. A propos des flux financiers, ces sanctions sont précises. Elles mettent à l’index un certain nombre de personnalités syriennes et elles interdisent les transactions financières directes avec la Syrie. Cependant, rien dans ces textes ne permet de viser la production d’une œuvre qui parle de ce pays maudit.
En Suisse, on aime bien brandir sa prétendue souveraineté. En l’occurrence, on voit une banque qui va au-devant des vœux supposés du gouvernement américain. Autrement dit, elle applique le droit des Etats-Unis et non pas celui du pays où elle a son siège.
Jusqu’où cela ira-t-il? Le journal qui enverrait un journaliste en Syrie serai-t-il mis à l’index par le CS? L’éditeur qui consacrerait un livre à ce sujet subirai-t-il le même sort? On est en plein délire paranoïaque.

La lettre (publiée ci-dessus) est claire: c’est un...
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