La subversion du droit devient un problème

Publié le 28 avril 2023
Que faire quand le droit devient courbe et n’est plus droit? Depuis une quinzaine d’années, il existe une tendance lourde à tordre le droit, droit international public, droit des affaires et droit supérieur des Etats nationaux, en faveur d’intérêts qui n’ont plus rien à voir avec la justice et l’équité.

Comme le poisson, le droit pourrit par la tête, par le haut. Les exemples pullulent.
Prenons le cas de la Cour pénale internationale. En quelques mois d’instruction à peine, elle a inculpé Vladimir Poutine pour crime contre l’humanité. Soit. Mais quelle crédibilité a-t-elle quand on sait que son président est un Polonais et son procureur un Britannique, tous deux russophobes acharnés? Que l’ancienne procureure Fathi Bensouda a été sanctionnée par Washington parce qu’elle avait voulu enquêter sur les crimes de guerre américains en Afghanistan? Que l’actuel procureur a classé sans suite les plaintes documentées contre les paramilitaires et les gouvernements d’extrême-droite colombiens? Enfin l’ANC, parti majoritaire au parlement sud-africain, a exigé que l’Afrique du Sud se retire de cette cour si peu impartiale, avant de rétropédaler. Signes avant-coureurs d’une débâcle judiciaire?
La Cour européenne des droits de l’Homme connait les mêmes dérives. Naguère respectée, cette cour est tombée sous l’influence des réseaux Soros qui ont réussi à y faire nommer une vingtaine de juges proches des ONG du milliardaire hungaro-américain, comme l’ont révélé les enquêtes fouillées du magazine Valeurs actuelles, jamais démenties. Elle est désormais acquise aux valeurs wokistes et néolibérales. Depuis trois ans, pétition, résolution parlementaire et création d’un groupe d’experts chargé de «préserver l’indépendance et l’impartialité des juges» ont été décidées, sans résultat, tellement le lobbying a été efficace.
Quant à la Cour suprême américaine, désormais politisée à mort, et au Conseil constitutionnel français, composé de membres issus des pouvoirs en place entièrement dévoués à leur cause, il n’est plus qu’une chambre d’enregistrement des décisions gouvernementales comme vient de ...

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