La mort, ce marché juteux

Sur quatre pages en papier glacé et en quadrichromie. Ces bienfaiteurs entendent s’occuper de tout, des dernières dispositions aux funérailles. Rien de coupable. Mais la dame en pleine forme s’interroge: «Mon âge n’est pas un secret, mais pourquoi m’envoie-t-on cela maintenant?» Elle s’amuse de retrouver tous les trucs marketing de la grande consommation. Combien coûtent ces services? Aucun chiffre précis mais des clins d’oeil bien connus: «Dès 12.90 par mois» ou «Economisez jusqu’à 3’500 francs». Avec en prime, en cas de signature du contrat, «un coffre-fort numérique ultra-sécurisé» d’une valeur de 499 francs! On en conclut d’ailleurs que le tout, avec la paperasse et la caisse en bois, doit coûter bonbon. Mais rien n’est trop cher pour «soulager vos proches».
Ces bienfaiteurs du deuil manquent d’ambition. Pourquoi ne s’adressent-ils qu’à de vieilles personnes? Le marché est bien plus large. On ne meurt pas que de coronavirus et du grand âge. Les moins vieux trépassent aussi, dit-on. Par accident, par suicide, par diverses maladies qui ne se soucient guère de la date de naissance de leurs victimes.
Il y eut des temps où l’on se préparait à la mort avec prêtres et pasteurs, notaires au besoin. Les marchands de cercueils prennent le relais.
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