La colline inspirée
Vézelay sur sa colline. – © R.A.
La dernière fois que j’y étais venu, il y a cinq ans, la basilique faisait peine à voir. Des herbes folles poussaient entre les pierres de sa façade et, dans le narthex, le sublime tympan sculpté avec son Christ en majesté reposait sur un rail métallique. Aujourd’hui, c’est un tout autre visage qu’offre la basilique qui a été presque entièrement restaurée – les voûtes doivent encore être nettoyées, de même, les murs extérieurs de la nef. Désormais, la Madeleine a retrouvé toute sa splendeur, merveille d’équilibre et de grâce. Car c’est bien ce dernier terme qui vient d’abord à l’esprit lorsqu’on déambule dans l’édifice au rythme de ses arcs en plein cintre soutenant voûtes et bas-côtés, s’arrêtant motifs de ses chapiteaux, tous des chefs d’œuvre de sculpture. Mais une grâce qui en quelque sorte incline déjà vers la perte. Parce qu’avec la Madeleine, l’art roman touche à sa fin, jette bel et bien ses derniers feux.
La basilique de Vézelay, on ne le sait pas toujours, a été bâtie assez tardivement. La nef à partir de 1120 et le narthex entre 1140 et 1150. Elle est l’exacte contemporaine de Saint-Denis, dont l’abbé Suger entreprend, en 1135, la construction. Avec ses hautes verrières gothiques, symboles de l’architecture nouvelle, inondant de lumière le chœur achevé en une décennie à peine, en 1144 déjà. A l’inverse, tout à Vézelay, aussi bien son décor sculpté, presque maniériste, que son architecture, «témoigne de mille façons que les temps vont changer»; où «piliers, chapiteaux, bases...
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