L’histoire de la Pologne: un enjeu politique

Le propos en question était pourtant fort mesuré. Au cours d’une émission sur TVN, la première chaine privée en Pologne, consacrée au 80ème anniversaire du soulèvement du ghetto de Varsovie, Barbara Engelking, interrogée sur le comportement de la population polonaise pendant l’insurrection, a signalé que «les Juifs enfermés s’attendaient à plus d’aide du côté polonais et que l’absence de soutien soulignait leur grande solitude». Le Courrier d’Europe centrale publie une lettre ouverte de plusieurs historiens qui s’élèvent contre la volonté du parti au pouvoir (PiS) d’imposer une lecture dite «patriotique» de l’histoire polonaise, expurgée des passages dérangeants.
En 2021, le chercheur polono-canadien Jan Grabowski avait déjà eu des démêlés avec la justice en raison de ses travaux sur l’Holocauste. Il révélait que, pendant l’occupation nazie en Pologne dans les années 1940, des personnes non juives prenaient l’initiative de mener à bien le programme antisémite du régime nazi. Il relevait aussi que la persécution des communautés juives ne se limitait pas aux camps de concentration ni aux ghettos des villes, comme l’a toujours laissé entendre la trame narrative qui domine depuis des décennies. Il se trouve que les régions rurales ont été, elles aussi, responsables de leur part de terreur. En effet, des Juifs et Juives ayant fui les villes et les ghettos dans l’espoir de survivre ont été victimes d’actes de trahison et ont trouvé la mort dans ces coins de pays qui leur semblaient sûrs.
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