Enquête sur un suicide dans la mouvance internationale lettriste

Ed van der Elsken, « Love on the Left Bank »
Kaki passait l’essentiel de son existence Chez Moineau, rue du Four, à Paris, un bar minuscule et sale mais où il fait chaud et où la mère Moineau cuisine bien. Attirés par la soupe, le vin pas cher et le poêle, des jeunes gens, nés au début des années 1930, se retrouvent dans les années 1950, à 16 ou 17 ans, dans ce petit refuge. Plus de famille, ou alors des parents absents, pas d’argent, peu d’amour et là, ils boivent, rient, jouent, traînent, s’engueulent, rêvent, s’aiment. En 1956, un photographe néerlandais Ed van der Elsken publie un album, Love on the left bank sur ce lieu et sur cette jeunesse insolente et rebelle qui cherche à échapper à la société et à toutes ses fausses valeurs.
Les moineaux volent, couchent les uns avec les autres, font la manche, vivent d’arnaques, montent de temps en temps un scandale, un projet, genre brailler en chaire à Notre-Dame de Paris déguisé en Dominicain ou projeter de détruire la tour Eiffel à coup d’explosifs. Parfois, ils sont arrêtés, les filles, pour être redressées, envoyées en centres d’observation, les garçons, pour être embastillés.
Chez les moineaux, les étudiants et les artistes, tous ceux qui travaillaient étaient mal vu, dit Vali Myers.
Kaki, son histoire
L’origine de la déprime de Kaki, qui mène à sa mort, est à chercher dans une toute petite bêtise, une histoire de bracelet, qui lui a valu un séjour en maison de redressement puis à la prison de Fresnes, geôle...
Ce contenu est réservé aux abonnés
En vous abonnant, vous soutenez un média indépendant, sans publicité ni sponsor, qui refuse les récits simplistes et les oppositions binaires.
Vous accédez à du contenu exclusif :
-
Articles hebdomadaires pour décrypter l’actualité autrement
-
Masterclass approfondies avec des intervenants de haut niveau
-
Conférences en ligne thématiques, en direct ou en replay
-
Séances de questions-réponses avec les invités de nos entretiens
- Et bien plus encore…
Déjà abonné ? Se connecter
À lire aussi













