L’étonnante Érythrée

Tôt le matin, à la gare routière, une femme prépare du thé. – © Sarah Dohr
Je viens de rentrer d’Érythrée. J’ai parcouru en bus, pendant trois semaines, ce pays pour faire connaissance avec les gens et me faire une idée de cet État dit secret et fermé. Et vous savez quoi, cher-e lecteur/trice? J’en suis revenue heureuse, pleine d’énergie, car ce que j’ai vu et entendu n’est pas ce que l’on peut lire dans les médias. C’est beaucoup plus beau et compliqué.


L’Érythrée. «Comment as-tu eu cette idée?», m’ont demandé mes amis et ma famille. «C’est dangereux», disaient-ils. Et c’est vrai, tout ce que nous pouvons lire dans la presse c’est qu’il s’agit de la «Corée du nord» africaine, la pire des dictatures, bouclée, qui persécute ses habitants avec un service militaire à vie, utilise la torture lorsqu’ils refusent de servir, applique le travail forcé. Je dois dire que les rapports d’Amnesty International, du UNHCR et d’autres organisations non-gouvernementales m’ont donné le vertige. Mais parmi tous les Érythréens que je connais en Suisse, j’ai rencontré aussi des partisans du gouvernement. Et ce sont ces Érythréens qui m’ont simplement dit: «Va voir le pays!»
Aussitôt dit, aussitôt fait. L’ambassade d’Érythrée à Genève m’a délivré le visa en trois semaines, sans autre question. Un État nord-coréen ne me l’aurait jamais accordé, car si on vérifie les entrées de mon nom sur Google, ils en auraient déduit que j’étais une touriste interrogatrice. Alors l’Érythrée ne serait-elle...
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