Lettre ouverte à Alain Berset
Monsieur le Conseiller fédéral Alain Berset, Mesdames, Messieurs les autres Conseillers fédéraux,
Nous nous permettons de compléter notre courrier de mai 2020 par quelques observations qu'inspirent les mesures dites de sécurité qui nous sont imposées.
A force de lectures philosophiques, nous avions fini par nous convaincre que nous allions décéder une fois ou l'autre, et que même nous étions plus près du crématoire que de la salle d'accouchement.
Curieusement cette conscience ne nous a pas poussés à nous barricader dans nos appartements.
Est apparue au contraire, comme fugacement déjà à l'occasion de quelques funérailles, l' urgence de vivre, de réunir nos amis, de saluer nos voisins.
Mais voilà , nos démocraties avachies ont trouvé l' ennemi rassembleur derrière lequel nos généraux politiques bombent le torse et montent au front. L'état de guerre contre le virus a été décrété. Sirènes et tocsins n'ont plus cessé leurs mugissements depuis une année. Prohibition généralisée, pas de visites, pas de restaurants, pas de spectacles, pas de sports, pas de chants, tous aux abris, alignés couverts.
Les plus âgés d' entre nous en ont fait les frais déjà, retenus sous étroite surveillance dans des d' établissements qui n' ont plus grand-chose à envier aux pénitenciers ordinaires. Leur avis importe peu. Les autorités médico-légales s'en moquent.
Sans le moindre souci de notre qualité de vie, et au nom d'un délire sécuritaire porté à son paroxysme, on s' acharne à prolonger nos existences, fût-ce de quelques mois, fût ce au prix de la ruine de notre économie et de nos relations avec les vivants.
Avons-nous affaire à la peste ou à quelque autre fléau du même acabit, ravageant villes et campagnes, et décimant les populations?
L' illusion en est donnée certes: Les courbes sont affola...
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