Le Vrai et le Faux, le Bien et le Mal

Publié le 1 août 2020
Dans la foire pandémique des infos et des bobards, il devient diablement difficile d’y voir clair. La science a certes un socle fiable de certitudes, mais aussi tout un champ de doutes et d’interrogations. Et si l’on ajoute à l’exercice une couche de morale sur les bons et les mauvais comportements, alors commencent de vives chamailles. Avec des fissures jusque dans les familles, entre amis, entre médecins, entre obéissants et récalcitrants.

Pour qui jette un œil de part et d’autre de la Sarine, le contraste est troublant. Depuis quelques semaines un vaste débat autour de l’ampleur réelle de la fameuse maladie agite la Suisse alémanique. Or il ne déborde quasiment pas chez les Romands. Des réfractaires plus ou moins autorisés à la version officielle, il y en a eu partout depuis le début. Mais là, la divergence de vues se corse. A haut niveau.
Tout est parti d’une interview retentissante de l’épidémiologiste, professeur et médecin-chef de l’hôpital de St.Gall, Pietro Vernazza. Que dit-il en substance?

depuis des années, des coronavirus se propagent chez les humains. Le dernier en date, aussi particulier soit-il, ne disparaîtra pas. Nous devons vivre avec lui comme avec les autres.
le port des masques, la distance, le traçage ne résoudront pas le problème.
les infections se multiplient mais les défenses immunitaires se renforcent dans la population. A preuve, le nombre d’hospitalisations et de décès diminue.
les jeunes qui portent le virus le maîtrisent bien, souvent sans s’en rendre compte
. Même si quelques-uns n’y survivent pas, comme c’est aussi le cas avec la grippe. Les personnes âgées doivent se protéger. Tout en sachant qu’il est naturel que beaucoup décèdent en raison d’un virus ou d’un autre. « La mort n’est pas à priori le pire dans la vie. »
sans critiquer ce qui a été fait, il plaide pour un nouvel examen de la stratégie. Des tests à grande échelle et des quarantaines ont un coût considérable et ne sont pas une réponse à long terme.
on sait aujourd’hui qu’il n’y aura pas en Suisse entre 30’000 et 100’000 morts comme certains l’avaient prédit au début. Si l’on considère que 90 % des porteurs ignorent qu’ils le sont, on peut dire que la létalité est dans l’ordre de grandeur d’une grippe saisonni...

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