Les cryptomonnaies prennent leurs aises

Publié le 8 mars 2018

La Suisse s’engage beaucoup plus, beaucoup plus loin que la plupart des autres pays dans le territoire encore mal reconnu et peu balisé des cryptomnonnaies. – © DR

C'est une nouvelle aventure dans laquelle l'on est en train de s'engager. Une aventure qui peut complètement moderniser la place financière au point de lui faire oublier le secret bancaire. Ou qui peut lui amener de gros ennuis.

Johann Schneider-Ammann, conseiller fédéral chef du Département de l’économie, n’a pas pour habitude de faire parler de lui à l’étranger. La première fois, c’était à la suite de son fameux discours sur le rire. La seconde est intervenue beaucoup plus récemment: c’est lorsqu’il a qualifié la Suisse de «cryptonation». C’était en janvier dernier à Saint-Moritz face à un parterre de spécialistes et d’investisseurs dans la technologie de la blockchain, ainsi que dans le bitcoin, l’ether et toutes ces autres cryptomonnaies qui font fureur actuellement. Et il a suscité de tels vivats que des journaux internationaux comme le Financial Times et The Economist ont salué sa déclaration.

Johann Schneider-Amman en janvier dernier à Saint-Moritz face à un parterre de spécialistes et d’investisseurs dans la technologie de la blockchain, ainsi que dans le bitcoin, l’ether et toutes ces autres cryptomonnaies qui font fureur actuellement. © Capture vidéo Youtube Patrick Allemann

Pour le coup, la Suisse des affaires et de la finance a pris un sacré coup de jeune, même avec Johann Schneider-Ammann. Pourquoi? Parce qu’elle s’engage beaucoup plus, beaucoup plus loin que la plupart des autres pays dans le territoire encore mal reconnu et peu balisé des cryptomnonnaies. Parce que le reste du monde, qui assiste mi fasciné-mi craintif à l’émergence explosive de ce phénomène, est tiraillé entre l’envie de sauter à pieds joints dans cette nouvelle aventure et celle de fermer la porte pour éviter les ennuis.

Le miracle ukrainien

L’engouement de la Suisse s’est fait...

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