«L’actualité, c’est comme la vitrine d’une grande quincaillerie…»

Publié le 25 juillet 2025
Pendant de nombreuses années, les lecteurs et les lectrices du «Matin Dimanche» ont eu droit, entre des éléments d’actualité et de nombreuses pages de publicité, à une chronique «décalée», celle de Christophe Gallaz. Comme un accident hebdomadaire dans une machinerie bien huilée. Aujourd’hui, les Editions Antipode publient «Au creux du monde», un recueil de chroniques parues dans le journal romand mais aussi dans d’autres publications. Rencontre.

Christophe Gallaz est un chroniqueur à part dans le microcosme médiatique romand. Ce n’est pas un donneur de leçons. Et s’il regrette parfois qu’on l’estime difficile à comprendre, il n’en modifie pas pour autant sa manière de penser et d’écrire. Il est à part, car il ne commente pas; il explore, construit des agencements, trace des lignes de fuite, se frotte aux concepts, se laisse aller au sensible. Ses chroniques ne ressemblent ainsi à aucune autre. Il suffit de lire celles éditées aujourd’hui dans Au creux du monde (Editions Antipodes) pour s’en convaincre. C’est un choix parmi les nombreux textes qu’il a publiés dans des médias suisses et français, comme notamment Le Matin Dimanche, Le Nouveau Quotidien, L’Evénement syndical ou Libération. Jean-Luc Godard était un de ses admirateurs, Jacques Chessex l’a menacé avec un couteau, il fut l’ami du peintre Jean Lecoultre et de l'ancien directeur de la Cinémathèque suisse Freddy Buache, est encore celui du philosophe Dominique Bourg, de nombreux intellectuels et de quelques personnalités politiques, mais aussi d’illustres inconnus.   
Tout a commencé à la fin des années 1970, alors qu’il était journaliste à la Tribune de Lausanne (qui deviendra Le Matin en 1984). «J’avais été engagé pour avoir pu glisser dans le journal quelques articles à propos d’un projet d’aéroport à Etagnières, dans le Gros-de-Vaud. Des textes qui manifestaient mon intérêt pour l’environnement. Or un chroniqueur du Matin Dimanche, pareillement sensible aux enjeux écologiques, s’apprêtait justement à quitter ses colonnes. On me demanda si je voulais lui succéder. Ma toute première chronique, parue le 21 janvier 1979, fut consacrée à des projets d’aménagements à Crans-Montana. Voilà comment l’affaire a commencé, avant qu’assez rapidement j’élargisse me...

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