«Désinformation»: le nouveau mot pour interdire les opinions

Publié le 4 juillet 2025
Faut-il vérifier et interdire les «fake news»? Pas systématiquement selon le journaliste allemand Jakob Schirrmacher, spécialisé dans l’éducation aux médias. Car la démocratie ne peut être protégée en restreignant la liberté d'expression et la contribution au débat. Dans son ouvrage, «Désinforme-toi!», il s’inquiète de l'ingérence de l'Etat dans le débat public et nous encourage à développer nos propres opinions.

Article publié le 29 juin sur Infosperber, traduite et adapté par Bon pour la tête


Avec le changement de gouvernement en Allemagne, la liberté d’expression est devenue un sujet politique controversé. Ce passage de l’accord de coalition entre la CDU et le SPD en est à l’origine: «La diffusion délibérée de fausses informations n’est pas couverte par la liberté d’expression. C’est pourquoi les autorités de surveillance des médias, indépendantes de l’Etat, doivent pouvoir lutter contre la manipulation de l’information, la haine et l’incitation à la violence, dans le respect de la liberté d’expression et sur la base de dispositions légales claires.» La désinformation provenant d’Internet et des réseaux sociaux est considérée comme l’un des plus grands dangers auxquels la démocratie est exposée.

Pour le journaliste allemand Jakob Schirrmacher, spécialisé dans l’éducation aux médias, la numérisation et les changements sociaux, il s’agit du dernier chapitre d’une histoire de plus en plus inquiétante d’ingérence de l’Etat dans le débat public. Dans un pamphlet, Desinformiere dich! (Désinforme-toi!), il aborde de manière critique la question de la liberté d’expression.

Les événements tels que la crise du coronavirus ou la guerre en Ukraine nous enseignent que ce qui était encore considéré hier comme des fake news peut devenir demain un consensus scientifique. Ainsi, la question de l’origine de la pandémie de coronavirus dans des laboratoires chinois fait aujourd’hui l’objet d’un large débat, alors qu’au début de la pandémie, de telles opinions étaient clairement qualifiées de désinformation.

La désinformation, un terme fourre-tout et flou

Pour Jakob Schirrmacher, la définition même de la désinformation pose problème. Il en distingue trois types: 1) La désinformation par des informations trompeuses ou peu fiables, où se pose la question du «vrai» ou du «faux». 2) La désinformation comme tromperie et manipulation stratégiques. 3) La désinformation comme menace pour la démocratie et la communauté.

Le terme «désinformation» est tellement flou qu’il est devenu un fourre-tout pour tout ce qui semble suspect. Il peut s’agir de fausses informations banales, mais aussi de propagande concrète ou d’opérations de tromperie complexes. La désinformation est également souvent mise en relation avec la sécurité nationale: on met en garde contre des campagnes orchestrées de l’extérieur visant à déstabiliser les processus démocratiques.

Mais même dans un tel contexte politique, les opinions divergent souvent. Jakob Schirrmacher renvoie ainsi aux documents du Pentagone des années 1970, lesquels étaient considérés par le gouvernement comme une perturbation dangereuse, mais, pour de nombreux citoyens, comme la divulgation urgente et nécessaire d’un abus.

En Suisse aussi

Il n’est pas toujours facile de déterminer clairement où commence la désinformation. Celle-ci englobe tout un éventail de phénomènes, allant de l’erreur à la manipulation ciblée en passant par l’atteinte punissable à la personnalité. Un exemple en Suisse: avant les élections fédérales de 2023, le conseiller national UDC Andreas Glarner a diffusé une vidéo générée par IA (deepfake) sur X et Instagram. On y voyait et entendait prétendument la conseillère nationale verte Sibel Arslan tenir des propos désobligeants sur les Turcs criminels et appeler à voter pour l’UDC. L’objectif était clairement de discréditer la politicienne tout en faisant la promotion de l’UDC. La perfection de la mise en scène constituait un cas flagrant d’usurpation d’identité, car Sibel Arslan se voyait attribuer des propos qu’elle n’avait jamais tenus et qui étaient en totale contradiction avec ses convictions politiques. Le lendemain, un tribunal civil de Bâle exigeait la suppression immédiate de la vidéo.

Le droit au mensonge

Selon Jakob Schirrmacher, il devrait toutefois exister un droit au mensonge qui englobe également les erreurs spéculatives et les opinions divergentes, même si celles-ci semblent absurdes ou complètement fausses à première vue. Les chapeaux en aluminium et l’opinion selon laquelle la Terre est plate ne devraient pas être interdits, tout simplement parce qu’ils peuvent être facilement reconnus comme faux. La lutte contre la désinformation risque de porter atteinte à la liberté d’expression elle-même si elle ne se limite pas, comme dans le cas de Sibel Arslan, à des contenus clairement définis et punissables mais s’immisce dans les zones grises où se forme l’opinion.

C’est dans ce contexte qu’il faut comprendre le titre du livre Desinformiere dich! Il provoque et invite à ne pas céder trop vite lorsque des appels à la censure ou à la surveillance se font entendre.

On ne peut certes pas rester les bras croisés lorsque des idées d’extrême droite, de la propagande provenant d’usines à trolls russes et des fake news sont diffusées sur les réseaux sociaux. Mais la démocratie ne peut être protégée en restreignant la liberté d’expression. Lorsque l’autorité étatique et les technologies s’allient trop étroitement, cela peut conduire à un «effet de surblocage»: par crainte de sanctions étatiques, de nombreuses plateformes préfèrent supprimer trop de messages contestés plutôt que pas assez. Cela conduit à la suppression de contributions au débat qui sont certes déplaisantes mais pas illégales. Les démocraties ont besoin d’une culture du débat vivante et non d’un rétrécissement trop rapide de l’espace d’expression.

Les risques liés à la vérification des faits

Dans ce contexte, les directives gouvernementales jouent un rôle central, tout comme les algorithmes des groupes technologiques: ce sont eux qui décident quels contenus seront visibles et lesquels seront noyés dans le flot d’informations. Le contrôle algorithmique peut amplifier ou masquer de manière disproportionnée certaines opinions ou certains thèmes, souvent à l’insu des utilisateurs. La crainte que les algorithmes influencent la perception de ce qui est considéré comme pertinent ou vrai est devenue un sujet de discussion, en particulier sur la plateforme X, dont le propriétaire, Elon Musk, est souvent imprévisible.

Dans le contexte de la désinformation, la vérification des faits, c’est-à-dire la tentative de clarifier des faits controversés par des experts, fait également l’objet de critiques. Selon le sociologue brêmois Nils Kumkar, interviewé par le quotidien Taz, les médias d’information et les talk-shows auraient également, dans le sillage du débat sur les fake news, de plus en plus tendance à thématiser eux-mêmes ce problème. «Lorsqu’il y a un conflit politique, on se demande immédiatement si on ne peut pas le résoudre en clarifiant les faits.» Les conflits d’opinions politiques seraient ainsi redéfinis en conflits de faits.

On a souvent l’impression que les vérifications des faits dans les médias servent avant tout à justifier les opinions qui y ont été exprimées auparavant. Infosperber a régulièrement attiré l’attention sur ces problèmes. Par exemple, le fait que le secteur des vérificateurs de faits soit acheté et compromis. Et il a mis en garde contre les vérificateurs de faits aveugles dans les grands médias ou dans le contexte de la pandémie de coronavirus.

L’intelligence collective comme alternative?

Comme alternative aux vérifications des faits, des groupes technologiques tels que Facebook ont introduit les Community Notes, sur le modèle de la plateforme de médias sociaux X d’Elon Musk. Le PDG de Meta, Mark Zuckerberg, transfère ainsi la vérification des faits des organismes indépendants vers la masse des utilisateurs et donc vers ce qu’on appelle «l’intelligence collective».

Voici comment Meta définit les Community Notes: «C’est la communauté qui écrit et décide, pas Meta ni les vérificateurs de faits. Un petit groupe de vérificateurs de faits ne décide pas quelles publications reçoivent une Community Note ni quelle doit être leur pertinence. Meta et ses équipes de vérification ne prennent pas non plus de décision. Meta veille à ce que les publications et leurs commentaires respectent les normes communautaires». L’entreprise précise ensuite que pour devenir contributeur et pouvoir utiliser cette fonctionnalité, il faut être «résident américain, âgé de plus de 18 ans, disposer d’un compte ouvert depuis plus de 6 mois et en bon état, et avoir un numéro de téléphone vérifié ou avoir mis en place une authentification à deux facteurs.»

Bien sûr, derrière les Community Notes se cache également la stratégie des géants technologiques et de leur DOGE-Zampano Elon Musk, qui consiste à réduire au minimum les coûts liés à la vérification des faits. Mais le modèle de l’intelligence collective, déjà connu grâce à Wikipédia, présente également des avantages. Ce ne sont plus des experts individuels, mais une multitude d’utilisateurs différents qui ajoutent du contexte aux publications et apportent leur propre point de vue grâce à leurs commentaires. Il est ainsi plus facile pour les lecteurs des publications d’évaluer les déclarations et de peser leur force de persuasion.

Gare à l’idéologie des contributeurs et au pouvoir de l’IA

Dans le livre de Schirrmacher, la question des Community Notes est quelque peu négligée. Dans une interview accordée au Berliner Zeitung, l’auteur affirme toutefois qu’il considère cette approche comme la meilleure alternative. Les utilisateurs peuvent signaler des contributions et indiquer qu’une contribution est trompeuse ou qu’une statistique est sortie de son contexte. La possibilité de contester des déclarations favorise un contexte plus large dans les discussions qui doivent être menées, sans supprimer d’emblée des contenus.

Mais les Community Notes sont loin de résoudre tous les problèmes liés à la désinformation. Même ceux qui rédigent leurs propres notes y font entrer leurs idéologies et leurs opinions politiques. Surtout, ces notes peuvent être rédigées non pas pour alimenter le débat, mais par des groupes organisés pour imposer leurs positions.

Certains auteurs objectent que ces communautés ne sont efficaces que si elles sont mises en place très rapidement, c’est-à-dire avant qu’un nouveau sujet brûlant ne fasse le buzz. Les notes communautaires risquent donc souvent d’arriver trop tard, c’est-à-dire lorsque les débats se sont déjà orientés vers d’autres thèmes.

Mais le plus grand problème à l’avenir sera lorsque l’IA sera suffisamment perfectionnée pour qu’il soit presque impossible de faire la différence entre le faux et le vrai. Aujourd’hui, les fausses informations sont encore souvent suffisamment grossières pour être facilement réfutées. Lorsque, le 17 juin 2025, un faux compte sur X a annoncé la mort présumée de la lauréate du prix Nobel de littérature Elfriede Jelinek, une simple demande auprès de l’auteure a suffi pour clarifier les faits. Mais lorsque des conflits politiques complexes sont abordés de toutes parts avec des arguments apparemment plausibles et des informations fausses délibérément mises en scène (textes, vidéos, photos, etc.), il peut devenir presque impossible pour les citoyens de trouver une vérité claire.

Quand la liberté d’expression se retourne contre elle-même

Même le recours à la liberté d’expression ne peut être une bouée de sauvetage. Les événements aux États-Unis en sont la preuve. Le gouvernement Trump a attaqué les universités en arguant qu’elles favorisaient les positions woke. Les programmes de promotion des groupes défavorisés et les initiatives de lutte contre la discrimination fondée sur l’origine, le sexe ou la couleur de peau ont été particulièrement touchés. La liberté d’expression exigée par le gouvernement s’est heurtée à celle des membres des universités concernés, qui ont perdu leur emploi en conséquence. Ironiquement, c’est précisément le recours à la liberté d’expression qui a conduit l’autre partie à perdre sa liberté d’expression et les perspectives professionnelles qui y sont liées.

Conclusion: il n’existe pas de formule magique.

Impossible, dès lors, de garantir la liberté d’expression et protéger la démocratie contre les fausses informations, les mensonges et les discours haineux. Si la culture du débat est trop restreinte, le débat démocratique en pâtit tout autant que si l’on ne prend pas suffisamment de mesures contre les démagogues. Il convient donc de prendre en compte plusieurs aspects qui doivent agir conjointement:

Cela inclut également la réflexion que Jakob Schirrmacher associe au titre de son livre: «Ne vous fiez pas aux informations toutes prêtes que vous servent les algorithmes ou les comités de vérification des faits, appelés fact checkers». Posez les bonnes questions, réfléchissez de manière transversale, écoutez le point de vue opposé et formez-vous votre propre opinion.»

– D’une part, des sanctions sont possibles en vertu du code pénal: cela concerne des biens juridiques tels que l’honneur personnel, les ressources des autorités chargées de l’application de la loi ou la paix publique, ou encore les biens juridiques des membres de groupes victimes d’incitation à la haine.

– L’Etat doit veiller à ne pas restreindre et censurer trop fortement l’espace de discussion, ce qui serait contraire à sa conception de l’État.

– Les Community Notes sont un bon moyen d’impliquer les citoyens. Il reste toutefois à discuter en détail de la manière dont elles peuvent être mises en place efficacement.

Au fond, Jakob Schirrmacher ne fait que reprendre ce que son défunt père, Frank – l’un des journalistes les plus importants de l’ancienne République fédérale en tant que rédacteur en chef du Frankfurter Allgemeine Zeitung (FAZ) – avait exigé dans l’un de ses derniers livres, Playback, paru en 2009: on n’acquiert des connaissances que si l’on ne se perçoit pas comme un être prévisible. L’éducation du futur doit enseigner à utiliser les ordinateurs afin d’enseigner, à travers le contact avec eux, ce que seuls les êtres humains sont capables de faire.


Lire l’article original 


«Desinformiere dich!: Eine Streitschrift», Jakob Schirrmacher, Amazon

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