Suppression des sièges inclinables dans les avions

Au milieu des nouvelles habituelles qui déclenchent souvent des commentaires «réflexes», il y en a de plus surprenantes, de plus insolites qui poussent parfois à la réflexion. C’est le cas cette semaine avec ces trois actualités.
Toujours moins de confort dans les avions
Plus personne ne voyage comme Marco Polo, très rares sont celles et ceux qui le font comme Jack London ou Nicolas Bouvier. Après un creux pendant la pandémie, l’industrie du tourisme se porte bien, tant mieux pour ceux qui en vivent, tant pis pour ceux dont ça détruit l’environnement et la culture. Aujourd’hui, on prend l’avion comme autrefois le bus, et hop!, un week-end à Barcelone, et hop! une semaine au chaud à Punta Cana… Cette utilisation décontractée de l’avion va de pair avec une détérioration des conditions de voyage: en classe économique, les avions ressemblent de plus en plus à des poulaillers industriels où les passagers sont entassés les uns sur les autres. Et ça ne va pas aller s’améliorant: des compagnies aériennes réduisent le degré d’inclinaison des sièges, voire le suppriment, selon le magazine Geo. Ça leur permet de gagner de la place, d’enfourner encore plus de passagers dans leurs appareils. Peut-être même qu’un jour passagers et passagères voyageront carrément en soute, avec les bagages. Ah, la magie du voyage…
Les champignons parlent
Celles et ceux qui ont déjà pris des champignons hallucinogènes savent que le monde n’est pas aussi rationnel qu’on veut bien le dire. Il arrive que des objets se transforment, que des messages soient émis de manière surprenante, que des animaux discourent. Rien de tel avec cet article du très sérieux The Gardian: «Les champignons communiquent entre eux en utilisant jusqu’à 50 « mots », selon un scientifique.» Le professeur Andrew Adamatzky, du Laboratoire d’informatique non conventionnelle de l’University of the West of England, a analysé les schémas des pointes électriques générées par quatre espèces de champignons. «La recherche, publiée dans Royal Society Open Science, a révélé que ces pointes se regroupaient souvent en trains d’activité ressemblant à des vocabulaires comprenant jusqu’à 50 mots, et que la distribution de ces « longueurs de mots fongiques » correspondait étroitement à celle des langues humaines.» La prochaine fois que vous ingérerez des champignons, hallucinogènes ou pas, ne soyez pas surpris si vous entendez des voix.
Les CFF changent de voix
Il n’y a pas que les champignons qui parlent, les trains aussi. Au départ et à l’arrivée dans les gares, les passagers et les passagères sont prévenus, la plupart du temps par une voix préenregistrée. Pour qui prend régulièrement le train, cette voix peut devenir familière, rassurante et générer d’intéressants processus d’attachement. Depuis décembre 2023, relate Blick, «une nouvelle voix d’annonce s’est faite entendre dans les trains CFF alémaniques. Et elle est loin de faire l’unanimité parmi les voyageurs.» Jusqu’au mois de décembre, la voix était celle d’une certaine Isabelle Augustin, elle plaisait beaucoup aux usagers: «Pourquoi diable les CFF devraient-ils se débarrasser de l’un de leurs meilleurs attributs?», s’indigne l’un d’eux. «Je pourrais passer le reste de ma vie avec cette voix», témoigne un autre. Se moquer de cet attachement serait une erreur. La voix du train est souvent plus amicale que celle du petit chef qui gouverne nos journées de travail. Parfois, elle est même plus affectueuse que celle de notre compagne ou de notre compagnon. Elle ne nous fait jamais aucun reproche, n’exige rien, ne nous juge pas. «Prochain arrêt, Zurich gare centrale. La descente du train se fera du côté gauche dans le sens de la marche.» Que du factuel, que de l’utile, que du serviable. Allez vous étonner ensuite que les gens s’y attachent…
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