Vivre de sa plume, vraiment?

Morges, Livre sur les quais, 2015 – © Coll. part.
On prête à la grande chanteuse et meneuse de revue Joséphine Baker (1906-1975), que je respecte infiniment pour son action dans la Résistance et en faveur des orphelins, ce mot un peu leste: «On peut vivre de sa plume, ça dépend où on la met.»
Est-il possible de vivre de la littérature, de vivre de son art lorsqu’on écrit?
Car telle est évidemment la question qui se tient derrière la revendication, parfaitement légitime au demeurant, d’être rémunéré pour une lecture publique, une table ronde, un débat, une conférence, que sais-je encore. Beaucoup de ceux et celles qui publient se la posent. Au début en tout cas de leur carrière littéraire, pour peu que leurs premières publications aient rencontré quelque succès, fût-ce d’estime seulement. Et ils y sont d’autant plus encouragés que l’on parle beaucoup depuis quelques années de professionnalisation du métier d’auteur(e). Depuis la création notamment de l’Institut Littéraire de Bienne. Et qui dit professionnalisation dit du même coup salaire. Plus globalement, c’est l’ensemble des acteurs de la scène artistique, et pas seulement littéraire, qui y aspire. Scène qui n’a cessé, comme on le sait, de se développer.
Ainsi, dans les années 1970 dénombrait-on en Suisse romande une petite centaine de comédiens et de comédiennes. Aujourd’hui, on en compte pas loin de mille. Et que dire de ceux et celles qui écrivent et publient? Et des maisons d’éditions, dont plusieurs voient le jour chaque année? Les aides publiques certes ont suivi. Au point que pour nombre d’intervenants sur...
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