Un Suisse au Panthéon: Jean-Frédéric Perregaux (1744-1808), banquier et arriviste

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Jean-Frédéric Perregaux, né à Neuchâtel en 1744, a très tôt quitté son pays pour apprendre la finance à Mulhouse, à Amsterdam, puis à Londres. En 1765 (il a 21 ans), on le retrouve à Paris où il est commis de banque avant d’entrer au service du banquier genevois Jacques Necker, qui deviendra bientôt ministre de Louis XVI après avoir fait fortune.
Quinze ans plus tard, Perregaux, qui a fait du chemin, crée sa propre banque à Paris en s’associant à un Vaudois, Isaac Panchaud. L’établissement prospère et jouit d’une clientèle huppée et internationale. Celle-ci comprend de nombreux Britanniques, des membres de la noblesse française aussi. Madame de Staël, fille de Necker, confie ses fonds à l’ancien collaborateur de son père. Le banquier mène grand train, fréquente une société mêlée, entretient quelques jeunes femmes peu farouches.
Le double jeu de Perregaux
Lorsque la Révolution éclate, Perregaux s’implique juste assez pour ne pas devenir suspect. Il s’inscrit à la Garde nationale, quitte à se faire remplacer dans les tours de garde. Il fait partie du comité des finances de l’Assemblée constituante. Il spécule sur les blés et transfère pour le compte des émigrés des fonds importants auprès de ses différents correspondants à l’étranger, moyennant finances bien entendu. Il entretient une correspondance discrète et suivie avec Lord Auckland, secrétaire d’Etat au commerce britannique et opposant farouche à la Révolution française, et l’informe en détail sur la situation en France. Il ne se contente pas de jouer les agents de renseignement, mais distribue...
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