Un peuple en marche pour l’exil
Le pont international Francisco de Paula Santande, qui relie Ureña au Venezuela à Cúcuta en Colombie, est foulé dès 5 heures du matin par des milliers de Vénézuéliens. – © 2018 Bon pour la tête / Domenica Canchano Warthon

Il n’est pas encore 5 heures du matin et un groupe de personnes attend déjà dans l’obscurité l’ouverture du pont international Francisco de Paula Santander, qui relie Cúcuta, en Colombie, à la municipalité vénézuélienne de Pedro María Ureña, deuxième plus important point de passage entre ces deux pays.
Une douzaine de bus transporte chaque matin plus de deux mille enfants de la ville d’Ureña vers les écoles de Cúcuta. © 2018 Bon pour la tête / Domenica Canchano Warthon
Quelques minutes plus tard, un groupe de cyclistes traverse le pont, suivi par une douzaine de bus transportant dans un couloir humanitaire scolaire plus de deux mille enfants de la ville d’Ureña vers les écoles de Cúcuta. Puis d’autres personnes franchissent la frontière à pied. Parmi eux, Alonso et sa mère semblent épuisés. Dans leurs mains, ils portent des seaux très lourds; lui, sur son dos, n’a pas son cartable d’école mais un sac plein de fruits. «Ce sont des mûres à vendre», me dit-il. Je lui demande alors pourquoi il ne va pas à l’école. «Ça fait des mois que les enseignants n’y viennent plus, parce qu’ils n’étaient pas payés. Maintenant, j’aide ma mère à vendre des fruits et parfois nous apportons aussi des légumes».
Alonso: «Ça fait des mois que les enseignants ne viennent plus à l’école, parce qu’ils n’étaient pas payés. Maintenant, j’aide...
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