Retour de flammes nationaliste au Monténégro

Publié le 23 septembre 2020

Milo Đukanović, président du Monténégro, vote lors des élections législatives du 30 août dernier, à l’issue desquelles il a perdu sa majorité parlementaire. – © DPS FB

Les élections législatives du 30 août ont vu s’imposer au Parlement une coalition d’opposition à l'autoritaire président Milo Đukanović, pro-européen affirmé, au pouvoir depuis 30 ans. Sur fond de difficultés économiques et de controverse religieuse, les tensions inter ethniques menacent de se réveiller.

A trois heures de vol de Zurich, dans le sud des Balkans, le Monténégro: un petit pays montagneux de 600’000 habitants, produit de l’éclatement de la Yougoslavie et séparé de son voisin serbe depuis 2006. Si la capitale, Podgorica, est peu fréquentée des touristes en dépit de son offre culturelle, le littoral monténégrin connait depuis le début des années 2000 un afflux de visiteurs. La baie de Kotor et les villages de la côte adriatique, ont attiré, pour la beauté des paysages et la modicité des prix, de nombreux Européens.

La vie politique, en revanche, est restée hors des radars médiatiques, même en cette fin d’été, alors qu’un petit séisme électoral secoue la société monténégrine. 

L’Europe a consenti à prêter attention à la Biélorussie et à son «dernier dictateur d’Europe», mais nous ignorons, activement ou passivement, le président du Monténégro, dernier homme politique issu des structures de l’ex-Yougoslavie et autocrate confirmé, Milo Đukanović.

En politique depuis 1991, Đukanović, né en 1962 à Nikšić, au Monténégro alors partie de la Yougoslavie, a été Premier ministre à quatre reprises et a entamé en 2018, avec 53,9% des voix, son deuxième mandat de Président, après avoir dirigé le pays de 1998 à 2002. Accusé de corruption, de manipulations électorales, de collusion avec la mafia italienne pour trafic de cigarettes, et sous le feu des critiques européennes pour son absence totale de respect de la liberté de la presse,...

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