La rue bélarusse ne désarme pas

Manifestation de soutien à Svetlana Tsikhanovskaïa, durant la campagne présidentielle, le 30 juillet à Minsk. Le drapeau rouge et blanc est l’emblème historique du pays, avant l’occupation soviétique, et était interdit depuis 1994. – © DR
Ce dimanche, ils étaient 50’000 dans les rues de Minsk, la capitale de la Biélorussie, et des milliers dans les villes moyennes de Brest, Grodno, Vitebsk, à réclamer le départ du Président, au pouvoir depuis 1994, et la tenue de nouvelles élections libres. Une mobilisation historique qui signe peut-être le crépuscule du règne d’Alexandre Loukachenko, 65 ans, auréolé du titre tristement glorieux de «dernier dictateur d’Europe».

Ancienne république socialiste soviétique, devenue indépendante en août 1991, le pays peuplé de 9,5 millions d’habitants et grand comme cinq fois la Suisse n’a pas connu de grand bouleversement après la chute de l’URSS. Pauvre en ressources naturelles et couvert de forêts, le Bélarus a conservé les structures économiques héritées de la période soviétique: un tissu industriel dense, une économie contrôlée par l’Etat, et un taux de chômage frôlant le zéro.
Et n’a jamais rompu ses liens avec la Russie. Depuis 1997, la Biélorussie et la Russie sont embourbées dans des négociations pour constituer une alliance politique, judiciaire et fiscale, «l’Etat de l’union». Dmitri Medvedev, alors Président de la Russie, avait cru pouvoir mettre un point final aux tractations en 2018, mais Alexandre Loukachenko louvoie. Il se pose en garant de la souveraineté bélarusse auprès de son peuple, mais surtout, joue un double-jeu, ménageant tant Bruxelles que Moscou au gré des conjonctures économiques et géopolitiques.
Jusqu’à cette année, le système Loukachenko tenait à peu près debout. Autoritaire, oui, mais relativement prospère: les...
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